Le Front Polisario a transmis lundi au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, une nouvelle version élargie de sa proposition politique, centrée sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Présentée comme un « signe de bonne volonté », cette initiative vise à relancer le processus de paix au Sahara occidental dans le respect du droit international et des résolutions onusiennes.
Selon un communiqué officiel du mouvement, le président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali, a adressé à Antonio Guterres une lettre détaillant la Proposition du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et le rétablissement de la paix et de la stabilité régionales. Cette démarche intervient à la veille de l’examen, par le Conseil de sécurité, du mandat de la MINURSO — la Mission des Nations unies chargée d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Le Front Polisario indique que son initiative répond directement aux appels du Conseil, notamment à la résolution 2756 (2024), qui exhorte les deux parties à formuler des positions constructives pour faire avancer les négociations.
Brahim Ghali rappelle, dans sa lettre, que le Front Polisario avait déjà soumis une proposition similaire le 10 avril 2007, que le Conseil de sécurité avait alors reconnue dans sa résolution 1754. La nouvelle version, affirme-t-il, approfondit cette initiative en réaffirmant la volonté du peuple sahraoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination à travers un référendum organisé sous la supervision conjointe de l’ONU et de l’Union africaine.
Le texte insiste également sur la disposition du Front Polisario à engager un dialogue « sincère et sans conditions préalables » avec le Royaume du Maroc, dans la perspective d’établir des relations de bon voisinage et de coopération fondées sur le respect mutuel. Brahim Ghali y souligne la disponibilité du Front à « partager les coûts de la paix » si la partie marocaine manifeste une réelle volonté politique de parvenir à une solution équitable et durable. Pour le dirigeant sahraoui, la paix dans la région du Maghreb passe par la reconnaissance pleine et entière du droit du peuple sahraoui à choisir son destin. Il met en garde contre les « solutions imposées unilatéralement » et appelle à « rompre avec le statu quo » qui, selon lui, alimente l’instabilité et empêche toute intégration régionale. Le communiqué conclut en réaffirmant la conviction du Front Polisario que seule une solution conforme aux principes du droit international — notamment ceux de la Charte des Nations unies et de l’Acte constitutif de l’Union africaine — permettra de bâtir une paix durable au Sahara occidental. En formulant cette proposition élargie, le Front Polisario entend relancer la dynamique diplomatique autour du dossier sahraoui, tout en plaçant la question de l’autodétermination au cœur du débat onusien. À l’heure où le Conseil de sécurité s’apprête à se prononcer sur la prolongation du mandat de la MINURSO, le mouvement indépendantiste rappelle que la paix ne saurait être réelle sans justice, ni stabilité sans liberté.
M. Seghilani