Le Fonds monétaire international a confirmé qu’il tiendrait des consultations avec les autorités russes à compter de demain lundi, une première depuis le déclenchement du conflit en Ukraine début 2022.
L’annonce a fait réagir des pays de l’union européenne (UE) , dont neuf états membres ont fustigé cette décision, exhortant la directrice du FMI à «ne pas reprendre le dialogue» avec la Russie. De hauts fonctionnaires ayant préféré garder l’anonymat ont déclaré, à des médias occidentaux, dont Reuters, dans leur réaction à l’annonce du FMI de prendre langue, demain avec les autorités russes , à « Quelles recommandations le FMI souhaite-t-il donner à la Russie à l’issue de la consultation ? Comment mieux gérer une économie de guerre ?» ont –ils ironisé, faisant fi des données sur l’économie russe , se portant nettement mieux, que des pays de l’UE ou de la Zone Euro.. L’agence de presse britannique, Reuters a révélé, pour rappel vendredi que plusieurs chancelleries occidentales avaient adressé un courrier à la directrice générale du FMI, la Bulgare Kristalina Georgieva, ex-vice-présidente de la Commission Juncker, afin de lui exprimer leur «profond mécontentement à l’égard des projets du FMI». En cause, la reprise annoncée au début du mois des consultations du FMI avec les autorités russes, au titre de la procédure dite de consultations (article IV), lesquelles consultations qui constituent un élément clé des activités de surveillance de l’organisation internationale. Les consultations débuteront, comme annoncé, demain, lundi. La directrice de la communication du Fonds monétaire international (FMI) Julie Kozak avait déclaré, jeudi, que «Le FMI et tous nos pays membres ont l’obligation mutuelle de mener des consultations au titre de l’article 4. C’est en fait dans nos Articles d’accord», avait-elle souligné, lors d’un point presse. Déclarant que « maintenant que la situation économique s’est stabilisée » elle a annoncé, que « les consultations reprennent», dans sa réponse, à une question de l’agence RIA Novosti, lors de cette même conférence de presse. Affirmant qu’ «il y aura des discussions virtuelles à partir du 16 septembre (demain lundi) » elle a ajouté que suite à cela « l’équipe se rendra dans le pays pour des réunions en personne», avait-t-elle encore précisé.
Le PIB russe en progression de 4,6% au cours du premier semestre de l’année
Les consultations devant débuterdemain, entre le FMI et Moscou, avaient déjà été annoncées, debut mois courant, par l’exécutif du FMI pour la Russie, Alexeï Mojine,, précisant que « ces réunions avec des responsables russes dureraient jusqu’au 1er octobre ».
Un planning des rencontres dont le premier rendez –vous est prévu demain, qui a fait réagir les ministres des Finances de neufs pays européens, appelant la directrice du FMI à « renoncer » à reprendre langue avec Moscou. «Nous exhortons toutes les institutions financières internationales, y compris le FMI et sa direction, à continuer de s’abstenir d’activités impliquant l’État agresseur » selon ces mêmes ministres, avant d’ajouter « et à ne pas reprendre le dialogue tant que la Russie poursuivra sa guerre d’agression contre l’Ukraine» ont –il mentionné, dans leur lettre adressée à Kristalina Georgieva, dévoilée, vendredi, par l’agence Reuters. Toujours selon la même source , les cosignataires de ce courrier, à savoir les ministres des Finances de la Lituanie, de la Lettonie, de l’Estonie, de la Finlande, de la Suède, de l’Islande, du Danemark, et enfin de la Norvège et de la Pologne » menacent le FMI de privilégier d’autres organisations internationales pour leurs aides ». Le haut fonctionnaire ayant préféré garder l’anonymat dans ses déclarations à Reuters, évoque, «la Banque centrale européenne et la Banque mondiale », cette dernière ayant d’ailleurs été dirigée par Kristalina Georgieva (2017-2019). Pour ces ministres, de telles démarches du FMI en direction de la Russie « pourraient nuire à la réputation du FMI » et que «toutes les données que la Russie fournirait au FMI seraient censurées pour montrer que l’économie du pays se porte bien et résiste aux sanctions occidentales, ce qui rendrait l’évaluation du FMI inexacte», relate encore Reuters.
Depuis l’éclatement du conflit en Ukraine et les sanctions prises par les chancelleries occidentales contre la Russie, plusieurs instances internationales, dont le FMI, ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance du pays, contredisant les détracteurs de Moscou qui promettaient un effondrement de l’économie russe. Fin août, Vladimir Poutine avait déclaré que le PIB russe avait progressé de 4,6% au cours du premier semestre de l’année. La dernière mission annuelle du FMI s’est rendue en Russie en novembre 2019, avant le début de la pandémie de Covid-19. Dans la foulée du déclenchement de l’intervention russe en Ukraine, plusieurs pays occidentaux avaient envisagé d’expulser la Russie du FMI. Sans succès, a rappelé Reuters, notamment en raison de l’opposition d’autres nations telles que la Chine et de l’Inde qui font figure de poids lourds au sein de cette organisation siégeant à Washington.
R. I.