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Le FFS se démène pour faire aboutir la conférence nationale sur le consensus : mission impossible ?

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La rencontre entre les responsables du Front de libération nationale (FLN) et ceux du Front des forces socialistes (FFS), au siège de la direction du FLN, à Hydra, marque une nouvelle étape dans la dynamique politique de la scène nationale.

La seconde rencontre «amicale», comme l’a précisé le patron du FLN, se tiendra le 1er novembre prochain, date retenue, non pas par un simple hasard de calendrier, mais «pour marquer une date historique», comme l’a souligné le secrétaire général de l’ex-parti unique. Rencontre inédite entre ces deux partis, qui intervient après plusieurs années, faut-il le souligner, après avoir été côte à côte autour de la même table, lors de la rencontre de Saint Egidio, dans les années 90. Aussi, il est utile de rappeler que la lettre, exclusivement politique, échangée entre anciens responsables de ces deux formations politiques, Aït Ahmed et feu Abdelhamid Mehri, a contribué, quelque part, au dégel des relations entre ces deux partis politiques. Par ailleurs, autre fait qui n’est pas un hasard, c’est le déplacement de la délégation du FFS au siège de l’ex-parti unique et conduite par un des membres de la commission présidentielle du parti, en l’occurrence Mohand-Amokrane Cherifi. Outre qu’il compte parmi les hauts cadres du parti de DA-El-Hocine, il bénéficie d’une audience sur la scène nationale, et notamment internationale. La rencontre entre responsables du FFS et du FLN, outre qu’elle intervient dans une conjoncture particulière, semble vouloir donner un signe fort à la classe politique, du moins le dialogue est possible entre opposition et majorité.
Autres donnes ayant contribué fortement à la tenue de cette rencontre, les lignes directrices adoptées par le parti d’Aït Ahmed, lors de la tenue du dernier congrès du FFS, auquel son leader historique outre qu’il n’a pas pris part, a annoncé sa décision de ne pas se porter candidat à la Présidentielle. Même si ce rapprochement, lequel n’est pas nouveau, faut-il le souligner, les deux formations ont eu à se côtoyer, par le passé, dans l’action politique et, aussi, dans la gestion des affaires de la Cité. Il s’agit, pour le premier cas, de la rencontre de Saint Egidio, -tenue du 8 au 5 janvier 1995-, rappelons-le, et pour la seconde des ex-ministres de l’ex-parti unique dans le gouvernement d’Abdelhamid Brahimi -du 18 février 1986 au 9 novembre 1988-, avaient pour collègue dans ce staff gouvernemental, Mohand-Amokrane Cherifi, lequel a remplacé, dès le 17 novembre 1987, Mostefa Benamar, au poste de ministre du Commerce. Quand on voit les deux dates précitées, on ne peut que conclure que le rapprochement, entre ces deux formations, se manifeste, à chaque conjoncture particulière, selon leurs lectures respectives de la situation en question. Ce qui semble encore être le cas, cette fois-ci, au regard de la teneur de la conjoncture actuelle, notamment en perspective de la révision de la Constitution, que tout le monde s’accorde à souligner qu’elle doit être consensuelle et substantielle. Comme la nature a horreur du vide, et que dans la vie politique, les rapprochements et les alliances se font et se défont, sur fond de la nature de la situation et les objectifs escomptés par la démarche respective des acteurs politiques concernés par cette question, il n’y a pas lieu d’être surpris par la rencontre du FLN et du FFS. Notamment, chez l’ensemble des acteurs politiques.

Des lettres et des rencontres pour un consensus national
La rencontre entre l’ex-parti unique et le FFS intervient à moins de cinq années, après la lettre de l’ex-secrétaire général du FLN, feu Adelhamid Mehri, rendu publique, février 2011, et adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Lettre au contenu, exclusivement politique, à laquelle le fondateur du FFS, Aït Ahmed, a répondu, quelques jours après, dans une missive, rendue publique, à l’adresse du feu Mehri. Le défunt Mehri avait proposé, dans sa lettre en question, une série de mesures pour «un changement souhaité», a-t-il indiqué, à propos duquel (changement) «nécessite, selon moi (ndlr : feu Mehri), de commencer simultanément par les actions suivantes», a-t-il affirmé.
Parmi lesquelles il a mentionné en février 2011 : «Établir des ponts pour le dialogue et les concertations les plus larges avec les forces politiques», et ce, «pour préparer un Congrès national général (CNG)», citant les missions qui seront assignées à ce congrès, dont il fait part. Pour Aït Ahmed, dans sa réponse, il voit que la contribution portant notamment des propositions, «représente (…) une initiative forte pertinente», soulignant par ailleurs qu’il y a «convergences essentielles, dans l’analyse politique» du pays, précisant plus loin qu’il a étudié «avec une attention particulière, en s’adressant au feu Mehri, les propositions pratiques», a écrit l’ex-secrétaire général du FFS. De son côté, le responsable du FFS, Mohand-Amokrane Cherifi, déclarant, mardi, lors de sa rencontre avec le patron du FLN, qu’«il n’y a pas de différences» dans les lectures politiques du FLN et du FFS, sur la conjoncture en cours, il a invité l’ensemble de la classe politique «à l’écoute» des uns des autres, ne serait-ce «un premier pas», a-t-il déclaré. Ceci étant précisé, dans une conjoncture particulière, comme celle que nous traversons, notamment par l’absence de canaux de dialogue, de concertations et de surcroît d’échange des points de vues entre opposition et majorité, l’initiative du FFS, à aller à la rencontre de l’ensemble des acteurs de la vie politique, réussira-t-elle à les rassembler autour d’une table ? Pour Mohand-Amokrane Cherifi, dont la formation politique a pris part aux consultations sur la révision de la Constitution conduites par le directeur du cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, a aussi pris langue avec des acteurs de l’opposition, continue sa tournée politique. Après avoir entamer sa série de rencontres avec les acteurs de la classe politique, en allant à la rencontre, mardi passé, du FLN puis du Rassemblement national démocratique (RND), hier, c’était au tour de l’ex-secrétaire général de l’ex-parti unique et ex-candidat à la dernière présidentielle, Ali Benflis, de recevoir la délégation du FFS conduite par Mohand-Amokrane Cherifi. À la tête du Pôle des forces du changement (PFC), dans un communiqué, sanctionnant sa rencontre avec des responsables du FFS, Ali Benflis affirme que pour que l’initiative du FFS pour la tenue d’une «conférence nationale du consensus» entre le pouvoir et l’opposition «garde son authenticité».
Pour lui, ce consensus doit «se former entre forces politiques représentatives et légitimes», avait précisé avant d’indiquer «qu’il s’agisse du pouvoir ou de l’opposition nationale». Sur la teneur de cette rencontre, il a été question de discussions entre Benflis et la délégation du FFS sur «les objectifs, le contenu et les mécanismes de cette initiative» de la part de la délégation du FFS qui, indique le communiqué, «a été suivie d’un échange de vues, approfondi et franc entre les deux délégations, tant sur l’initiative, elle-même, que sur la crise politique», souligne-t-on
Karima Bennour

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