Arrivé lundi à Alger, à la tête d’une importante délégation, le directeur général du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD Center) – une Organisation de diplomatie privée basée en Suisse et fondée sur des principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance-, David Harland, n’a pas tari d’éloges en direction de l’Algérie pour son rôle pivot dans la résolution du conflit libyen et de la stabilité de la région dans son ensemble. « L’Algérie, qui joue un rôle très responsable et très indépendant, peut rassurer les Libyens sur le fait que l’accord du cessez-le-feu, signé le 23 octobre dernier, est sûr et capable de mener à la stabilité en Libye », a-t-il dit, hier, dans une déclaration à l’APS, assurant que le pays est capable de jouer un rôle clé dans la résolution de la crise libyenne et aider les Libyens à restaurer la souveraineté et consolider les Institutions de l’État libyen. Le responsable de cet organisme privé, place toute sa confiance en l’Algérie quant à sa capacité de contribuer à la résolution du conflit libyen qui traîne depuis dix (10) ans. « C’est le moment pour l’Algérie de jouer un rôle clé et pousser les parties en conflit dans la dernière ligne droite » du processus politique en Libye, a-t-il souligné, à ce sujet. Il a rappelé, à cet effet, les grands efforts consentis par l’Algérie « pour rester neutre et laisser les Libyens résoudre eux-mêmes la crise », avant d’appeler les pays présents et ceux qui s’ingèrent en Libye à suivre l’exemple de l’Algérie pour soutenir le processus de dialogue en Libye. Au sujet des dernières déclarations du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, préconisant l’envoi d’observateurs en Libye, afin de superviser le cessez-le- feu en vigueur, M. Harland a indiqué que « l’idée de Guterres est bonne en ce sens qu’elle va augmenter la confiance auprès des Libyens ».
Un rôle de premier rang
« Les pays voisins de la Libye doivent jouer un rôle de premier rang dans la consolidation du processus de dialogue », a déclaré, pour sa part, le conseiller spécial chargé de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique auprès de HD Center, Oumaïa Sedik, dont l’espoir repose sur le rôle que pourrait jouer l’Algérie pour clore définitivement le dossier libyen et signer le retour à la normale après tant d’années de déchirures fratricides. « L’Algérie est capable de jouer ce rôle clé et sauver la situation », a-t-il souligné et de réitérer la « grande convergence des points de vue du HD Center et l’approche algérienne en ce qui concerne la nécessité d’aider les Libyens à résoudre la crise ». Il a affirmé, dans ce sens, que « les entretiens menés jusqu’ici avec les responsables algériens ont permis d’évaluer le processus de dialogue en vigueur et de repérer les manquements auxquels il faut remédier « . Ces mêmes discussions avec la partie algérienne, enchaîne-t-il encore, avaient permis aussi de « s’entendre sur un canal de communication susceptible de renforcer la solidarité et la concertation avec les Libyens, afin de résoudre la crise et recouvrer la souveraineté nationale libyenne ». S’adressant, directement, aux libyens, M. Oumaïa, a estimé que le processus de dialogue en cours en Libye constitue une « chance inouïe aux Libyens, afin de consolider la paix et sortir de la crise », tout en les appelant à « saisir le processus en cours », car, a-t-il mis en garde, dans le cas contraire « la porte sera ouverte à tous les scénarios dont le retour à la guerre ». La visite des responsables du HD Center en Algérie, s’inscrit dans le cadre de l’autorisation accordée par la Mission des Nations unies en Libye (Manul) à tous les acteurs importants en mesure d’assurer des canaux de dialogue qui peuvent permettre à tous les Libyens et les parties en conflit de participer au processus de résolution de la crise et l’instauration de la paix. Outre les différentes activités du Centre afin de consolider la paix à travers le monde, les responsables de HD Center ont exposé, également, au cours de leurs entretiens avec les responsables algériens, la situation en Libye et l’approche algérienne concernant la résolution de la crise en Libye consistant en le respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et le refus de toute ingérence étrangère.
À rappeler qu’un Comité, consultatif composé de 18 membres a été formé récemment. Ce dernier, dont la mission est limitée dans le temps, a la charge d’examiner les questions en suspens liées à la sélection d’un « organe exécutif unifié et de présenter des recommandations concrètes et pratiques », sur lesquelles la plénière se prononcera.
Le processus de dialogue en cours en Libye a permis, rappelle-t-on, d’obtenir un accord des parties en conflit sur l’organisation des élections le 24 décembre 2021. Plusieurs questions restent, toutefois, à résoudre, avant le jour « j », sur lesquelles s’attèlent le Comité déjà cité.
Brahim Oubellil