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LE DECRET A ÉTÉ SIGNÉ VENDREDI : Le Niger ordonne l’expulsion de l’ambassadeur de France

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Les nouvelles autorités nigériennes ont ordonné vendredi l’expulsion « immédiate » de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, du Niger, après l’expiration de l’ultimatum qui lui avait été fixé, selon un communiqué officiel lu en soirée à la télévision nationale, cité par l’agence chinoise d’information, Xinhua french. Le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Mouhamed Toumba, a signé vendredi un décret dans ce sens. Le même jour, une manifestation d’ampleur a eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.  Xinuha french, citant un communiqué officiel, rappelle que le ministère nigérien des Affaires étrangères avait informé, jeudi, son homologue français que la police avait reçu pour instruction de procéder à l’expulsion de M. Itté après l’expiration de l’ultimatum de 48 heures qui avait été décidé. C’est un des indices de la situation de tension au Niger, surtout dans ses rapports avec la France. Vendredi, en appui aux nouvelles autorités, des milliers de Nigériens se sont rassemblés devant la base militaire française de Niamey pour exiger le retrait de ces troupes du pays, rapporte le site russe d’information, Sputnik. La même source fait savoir que les manifestants ont prévenu qu’ils avaient l’intention d’organiser des manifestations de masse dans tout le pays au cours des trois prochains jours afin de faire respecter la date limite fixée par le nouveau gouvernement militaire pour le retrait des troupes françaises du Niger le 3 septembre, c’est-à-dire aujourd’hui. Les autorités françaises persistent à refuser d’admettre les nouvelles réalités au Niger et s’en tiennent toujours à l’ancienne situation où leur protégé dirigeait ce pays. C’est ce qui ressort des propos, tenus le 28 août, par le président français, Emmanuel Macron. Le porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le colonel-major Amadou Abdramane, a dénoncé ces propos, estimant qu’ils constituaient une «ingérence supplémentaire flagrante dans les affaires intérieures du Niger». Il a affirmé que les «incessants efforts » d’Emmanuel Macron «en faveur d’une invasion du Niger visent à perpétuer une entreprise néocolonialiste sur le peuple nigérien». Le gouvernement nigérien a expliqué, dans un communiqué rendu public vendredi, que le différend qui oppose le Niger à la France porte sur « la pertinence de la présence militaire française au Niger et l’établissement de relations respectueuses et mutuellement bénéfiques dont les autorités nigériennes soutenues par le peuple, ont fait désormais un principe cardinal de leurs relations internationales ». Dans ce communiqué, le gouvernement nigérien accuse la France de soutenir les terroristes alors qu’elle prétendait, selon le même communiqué, aider le Niger à les combattre. Sur quoi va aboutir la tension entre le Niger et la France ? Pour l’heure, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne veut pas intervenir militairement au Niger dans ce que les militants panafricanistes ont dénoncé comme une guerre par procuration, en prévenant que cette voie mènerait au désastre dans la région, voire sur le continent. La CEDEAO veut dialoguer avec le CNSP. C’est le résultat de l’action diplomatique de l’Algérie basée sur l’approche en faveur d’une solution pacifique au Niger. Elle a été soutenue lors des différentes escales effectuées au Nigeria, au Bénin et au Ghana par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. L’option militaire a reculé grâce à l’action de l’Algérie. L’argument avancé par Ahmed Attaf : le recours à la force, a toujours été un élément de complication et non pas un élément de solution. C’est pourquoi, a-t-il expliqué à ses interlocuteurs de la CEDEAO, l’Algérie « a été systématiquement contre les interventions (militaires) étrangères partout où elles se sont produites », rappelant les conséquences désastreuses des interventions militaires en Irak, en Syrie et en Libye.  L’Algérie, qui a une longue expérience dans le domaine du règlement pacifique des conflits, fera tout, y compris, sans doute, avec la France, pour amener toutes les parties, à adopter sa feuille de route de sortie de crise au Niger. 
M’hamed Rebah

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