Le président du Comité arabe de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahmoud Al-Saleh, a dénoncé la position « stipendiée » et « partiale » de la France en faveur de l’approche de l’occupant marocain vis-à-vis du Sahara occidental, en soutenant le « prétendu plan d’autonomie », appelant le secrétaire général des Nations unies et le Conseil de sécurité à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination en vue d’établir son Etat indépendant. « Nous avons pris connaissance, avec réprobation, de la position déshonorante du Gouvernement français vis-à-vis de la cause sahraouie, une position qui cautionne l’occupation, et ne représente, aucunement une direction consciente en mesure de faire la part des choses de manière réaliste, en respectant le droit international », a déclaré Mahmoud Al-Saleh. Cette décision française qui s’oppose à la légalité internationale, reflète, poursuit-il, « une position passive et stipendiée, cautionnant l’occupation marocaine du Sahara occidental », ajoutant que cette décision « va à l’encontre de la politique de défense des Droits de l’Homme prétendue par Paris ». « En adoptant cette position déshonorante, le Gouvernement français actuel confirme au monde entier et à tous les peuples épris de liberté, que la France est toujours un État suivant l’approche coloniale et prétend, faussement, soutenir les peuples opprimés ». Al-Saleh a souligné que « cette position hostile envers le peuple sahraoui ne changera point la réalité juridique, historique et géographique : le Sahara occidental est un Etat indépendant et souverain sur sa terre et le Polisario est le seul représentant légitime du peuple sahraoui et des institutions de la République sahraouie à tous les niveaux ».
Des associations espagnole et britannique montent au créneau
Le président du mouvement espagnol de solidarité avec le peuple sahraoui, Carmelo Ramirez, a qualifié le soutien apporté par la France au dit plan d’autonomie proposé par le Maroc de « violation flagrante de la légalité internationale » et d «atteinte aux droits légitimes du peuple sahraoui à l’indépendance et à la liberté reconnus internationalement depuis 1973 ». Ramirez a fait remarquer, à ce titre, que « depuis les années 1970, la France n’a jamais cessé d’apporter un soutien politique et militaire au Maroc, l’aidant, ainsi, à renforcer son occupation du Sahara occidental ». Le président du mouvement espagnol de solidarité avec le peuple sahraoui en veut pour preuve le soutien apporté par la France au Maroc dans sa guerre contre l’armée sahraouie depuis la rupture du cessez-le-feu par l’occupant marocain en novembre 2020. Il a, ainsi, mis en garde contre les conséquences de cette décision sur la situation sécuritaire dans la région, relevant que le soutien apporté au prétendu plan d’autonomie marocain compliquera davantage la situation, non seulement en Afrique du Nord, mais aussi au Sahel, et alimentera les tensions et l’instabilité dont les retombées nuiront aux pays et peuples de la région. De son côté, la présidente de l’association britannique de défense des droits du peuple sahraoui, (SandBlast), Danielle Smith, a affirmé que la décision de la France « sapera » les efforts de l’ONU visant à organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental qui a déjà coûté plus d’un demi-milliard de dollars ». Selon la présidente de cette association qui défend les droits des Sahraouis à travers l’Art et la Culture, la décision de la France « portera atteinte au processus de l’ONU visant à décoloniser le Sahara occidental et parvenir à une solution juste et mutuellement acceptable conformément aux principes de la charte des Nations unies ». « Une fois de plus, cette décision prive les Sahraouis de leur droit à décider de leur avenir », a-t-elle regretté. Se disant « pas étonnée » par le soutien apporté par la France au plan d’autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental, Danielle Smith estime que ce soutien est « cohérent » avec la position « négative » de la France vis-à-vis de l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. « Il révèle, une fois de plus, le double standard hypocrite des grandes puissances occidentales qui soutiennent les droits de certains et les renient pour d’autres », a-t-elle affirmé.
Ania N.