En signe de rupture de la trêve syndicale, le Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), a mis hier ses menaces à exécution et a entamé une grève de deux jours à travers le territoire national. Ce mouvement qui se poursuivra aujourd’hui, a été massivement suivi dans le cycle secondaire en enregistrant un taux de participation des enseignants de 90%. C’est ce qu’a fait savoir le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, que nous avons joint par téléphone. Selon lui, le taux de participation à ce débrayage à l’échelle nationale a été estimé à sa première journée entre 50 à 90% dans le cycle secondaire. Il a été estimé entre 30 et 80% dans le cycle moyen, et de 5 à 30% dans le cycle primaire, précise Boudiba. Par ailleurs, la même source a fait savoir que des assemblées générales sont tenues en parallèles dans les différentes wilayas pour présenter les rapports de ces deux journées de grève. « La prochaine stratégie du syndicat sera tracée selon le contenu de ces rapports, et selon la réaction du ministère face à sa plateforme de revendications », a-t-il ajouté. À noter que le Cnapeste réclame l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation, et le rétablissement de la retraite anticipée. Ses revendications tournent également autour du dossier du logement, de la prime de zone, des œuvres sociales, et de la médecine du travail. Le Cnapeste réclame aussi la révision du système de recrutement en employant les diplômés des écoles supérieures de l’enseignement, outre la préservation de l’action syndicale en appelant à la levée de toutes les restrictions ainsi que l’élaboration d’une loi pour protéger les employés du système éducatif et criminaliser leur agression. Une rencontre a été organisée jeudi dernier entre les dirigeants du Cnapeste et les responsables du MEN mais aucun accord n’a été conclu, ce qui a poussé le syndicat à maintenir son action de contestation. Ce dernier menace, toutefois, d’aller vers des actions d’envergures et de rompre définitivement la trêve syndicale, dans le cas ou le ministère ne réponde pas favorablement à ses doléances. Il faut dire qu’en plus du contexte pandémique ayant chamboulé le bon déroulement de l’année scolaire en impliquant une désorganisation pédagogique, le retour des mouvements de grèves dans le secteur de l’Éducation va sûrement aggraver d’avantage la situation. Face aux problèmes récurrents et interminables que connait le secteur, il est certain que les élèves sont les principales victimes car ils sont constamment pris en otages des conflits entre la tutelle et les syndicats.
A. N. C.
