Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé vendredi en Corée du Nord pour une visite officielle, alors que Moscou et Pyongyang ont largement renforcé leur coopération, y compris militaire.
Lavrov est arrivé à Wonsan, sur la côte de la mer du Japon, où une zone touristique a été inaugurée fin juin par les autorités nord-coréennes, ont rapporté les agences étatiques russes TASS et Ria Novosti. Le chef de la diplomatie russe a été reçu hier, par le dirigeant Kim Jong-un, selon le ministère russe des Affaires étrangères, en publiant une vidéo des deux hommes se saluant et se serrant la main.
Dans le cadre de cette visite, Lavrov a déclaré hier, que Moscou mettait en garde les États-Unis et leurs alliés contre toute menace à la sécurité de la Russie et de la Corée du Nord. Les agences de presse russes ont rapporté que Lavrov avait tenu ces propos devant la presse à l’issue de son entretien avec le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Choe Song-hui, à Pyongyang. Lavrov a affirmé que les dirigeants nord-coréens étaient parvenus à des conclusions appropriées bien avant les frappes israélo-américaines contre l’Iran et que, « c’est précisément pour cette raison – que ces conclusions ont été tirées à temps – que personne n’a envisagé de recourir à la force contre la RPDC, malgré le renforcement militaire en cours autour d’elle, avec la participation des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon.» Lavrov a ajouté que la Russie mettait en garde les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon contre toute utilisation abusive de leurs relations pour nouer des alliances dirigées contre toute partie, y compris la RPDC et la Russie. Le Mae russe a souligné que Moscou comprenait les raisons qui ont poussé Pyongyang à poursuivre son programme nucléaire et respectait ses actions, soulignant que « les technologies utilisées par la RPDC sont le fruit du travail de ses scientifiques ». Lavrov a déclaré que la Russie et la RPDC considéraient comme dangereuses les tentatives d’acteurs extérieurs à la région de créer un réseau d’alliances étroites en Asie du Nord-Est et dans la région Asie-Pacifique dans son ensemble, ainsi que le déploiement d’infrastructures de l’OTAN dans ces régions. Il a ajouté : « Nous pensons qu’il est important d’œuvrer à la mise en place de mécanismes fiables pour garantir une sécurité égale et indivisible à tous les pays de la région, mécanismes qui ne reposent pas sur la logique des blocs.»
« La coopération avec la Corée du Nord contribuait à stabiliser la situation dans la péninsule coréenne »
Concernant le rôle de la Corée du Nord dans l’opération militaire spéciale, Lavrov a déclaré que la Russie n’avait aucune raison de refuser d’aider Pyongyang, car il s’agissait d’une expression sincère de solidarité.
Lavrov a souligné que « la question de l’aide supplémentaire à la Russie dans l’opération militaire spéciale en Ukraine est tranchée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lui-même, tandis que Moscou répond aux propositions de Kim Jong-un concernant la forme et l’orientation de l’aide à cette opération ». Le chef de la diplomatie Russie a confirmé que le président russe Vladimir Poutine et Kim Jong-un étaient en contact permanent, exprimant sa confiance dans la possibilité de rencontres personnelles entre eux à l’avenir. Evoquant les perspectives d’apaisement des tensions entre Pyongyang et Washington, Lavrov a déclaré : « Nous et nos amis avons entendu les déclarations du président américain Donald Trump sur la nécessité de reprendre les contacts entre les États-Unis et la Corée du Nord, y compris au plus haut niveau, mais la question est close. » Il a ajouté : « Concernant les relations entre la Corée du Nord et Séoul, nous ne travaillerons que de manière acceptable pour la Corée du Nord et ceux qui l’intéressent. Pyongyang est notre allié, et nous agirons en conséquence. »
R. I./Agences