Les cours du pétrole s’enfonçaient dans le rouge, hier, en cours d’échanges européens, atteignant de nouveaux plus bas en onze ans et demi à Londres, dans un marché déprimé par l’excès d’offre et affecté par les tensions au Moyen-Orient.
En effet, les cours du baril de Brent, pétrole échangé à Londres, ont encore creusé l’écart pour passer mercredi sous la barre des 35 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 34,83 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son niveau le plus faible depuis le 1er juillet 2004.Faute de soutien suffisant apporté par le regain de tensions au Moyen-Orient dans un contexte d’excédents d’offre persistants, de demande morose et de dollar fort, la chute des cours pourrait même s’accentuer.
Le Brent et le WTI ont connu un début de semaine particulièrement volatil, soutenus un temps par la crise diplomatique qui a éclaté au cours du week-end entre l’Arabie saoudite et l’Iran – et s’est intensifiée les jours suivants -, avant de repartir à la baisse mardi et surtout ce mercredi en cours de séance.
« On pourrait en fait trouver très surprenant que les prix du pétrole ne soient pas plus élevés de quelques dollars étant donné les tensions grandissantes entre l’Arabie saoudite, ses alliés et l’Iran», observaient des analystes. La brouille entre l’Arabie saoudite et l’Iran au sujet de l’exécution samedi d’un dignitaire religieux chiite est devenue une crise diplomatique majeure, Riyad et ses alliés sunnites (Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Soudan et le Koweït) ayant rompu ou réduit leurs relations avec Téhéran.
L’Arabie saoudite est le premier producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l’Iran est également un important membre, aussi certains investisseurs s’inquiétaient-ils de ce que les tensions bilatérales perturbent l’offre de pétrole.Plusieurs analystes estimaient même au contraire que la crise entre Riyad et Téhéran pourrait en fait renforcer ou du moins prolonger l’état de surproduction actuel dans la mesure où ni l’Arabie saoudite ni l’Iran ne semblent prêts à céder le moindre terrain à leur rival.
M. B.