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L’audiovisuel en passe d’être balisé : les grands axes du décret exécutif déclinés

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Les évènements se précipitent dans le secteur de l’audiovisuel. Quelques jours seulement après l’installation officielle, par le Premier ministre, de l’ARAV (Autorité de régulation de l’audiovisuel), une instance longtemps attendue par tous les professionnels du secteur, dont la création était prévue par «la loi n° 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle», à la tête de laquelle a été placé Zouaoui Benamadi, un professionnel au long parcours dans le secteur, un autre pas important vient d’être franchi dans la réglementation et l’organisation de cette activité. Une activité qui baigne, depuis l’adoption de «loi organique n° 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information», dans une anarchie toute algérienne. Anticipant sur la promulgation de textes devant la régir, un certain nombre de chaînes de télévision satellitaires, algériennes de par le contenu de leurs programmes, mais de droit étranger puisque officiellement implantées en dehors des frontières nationales, ont subitement envahi le ciel algérien. Cassant, ainsi, un monopole public qui durait depuis l’Indépendance du pays. Ce qui, en soi, était déjà une grande avancée dans la voie de la satisfaction de deux principes cardinaux de toute pratique démocratique ; le droit à l’information et une plus grande liberté d’expression, à savoir. Sauf que la qualité (des programmes) n’a pas toujours suivi. Et que les dépassements en matière, entre autres, de respect de la liberté d’autrui, de diffusion d’informations erronées et de non-respect de la législation du travail sont légion. C’est, à l’évidence, pour mettre le holà à cette situation de flou généralisé que les évènements précités se sont précipités. Une précipitation, au demeurant, attendue suite aux nombreuses déclarations faites ces derniers temps par Abdelhamid Grine, ministre de la Communication, avertissant les «patrons» de ces chaînes, surtout ceux qui ne se sont même pas donnés la peine de demander un agrément pour leur bureau en Algérie, de changements à venir visant à rendre plus claire la situation dans le secteur de l’audiovisuel. Pas en matière de conformité de leurs statuts administratifs par rapport à la réglementation en vigueur seulement. Mais également en ce qui concerne «leurs relations avec autrui». Et ce, à travers le contenu des programmes qu’elles diffusent. Toutes choses qui semblent avoir été prises en compte par les rédacteurs du «décret exécutif portant cahier des charges pour tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore». Et dont le respect permettra, selon Laïd Zeghlami, spécialiste des médias et professeur en journalisme, «d’aller, en mettant fin aux dérapages et pratiques qui ont entaché les activités de nombre de ces chaînes, vers une professionnalisation certaine de l’exercice de l’activité audiovisuelle». Et, partant, «vers un service public de qualité basé sur le respect des symboles de l’État algérien, des valeurs nationales et de la vie privée des gens». Quasiment, toutes les dispositions du projet du cahier de charges précité tendent, en effet, à cela. À titre d’exemple, il est expressément précisé dans le document en question que «les médias audiovisuels veillent à proscrire (de leurs programmes) toute offense, toute parole outrageante, injurieuse ou diffamatoire à l’encontre du président de la République ou de l’institution qu’il représente». De même qu’il leur est tout aussi expressément demander «de veiller au respect des valeurs nationales et des symboles de l’État (tels) que définis par la Constitution, des exigences de l’unité nationale, de la sécurité et de la défense nationales, de l’ordre républicain, ainsi que des intérêts économiques et diplomatiques de la Nation». Sauf que pour le professeur Zeghlami, il est impératif que les textes d’application à venir précisent davantage certains points pour éviter toute remise en cause insidieuse de l’avancée que constitue la publication du cahier des charges en question.
Mourad Bendris

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