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L’ASSOCIATION EL-AMAN PRONE LA DIVERSIFICATION DE LA CONSOMMATION DES VIANDES : Pourquoi pas le camelin, le caprin et le lapin ?

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La consommation des viandes en Algérie est basée essentiellement sur la volaille, l’ovin et le bovin, dont la demande est toujours en croissance. Cet état des faits a provoqué un élevage intensif, et une utilisation accrue des produits vétérinaires avec des dosages peu recommandés, mettant ainsi la santé publique en danger, en plus de l’usage de plusieurs intrants importés et donc payés en devises. La limitation de la consommation en viande à ces trois filières a généré également la constitution de lobbies et des pratiques spéculatives infectant et l’économie nationale et le consommateur. L’Association El-Aman pour la protection des consommateurs propose mieux.
Considérée comme une force de proposition, de par ses recommandations, et ses interventions, dans le but de protéger le consommateur national, mais aussi pour propulser et protéger l’économie nationale, l’Association nationale El-Aman travaille sans relâche pour la réhabilitation de l’élevage et la diversification de la consommation des viandes. Hassan Menouar, son Président, n’a pas lésiné sur les moyens, en dépit du fait que cette association n’est pas subventionnée par l’État fonctionnant ainsi avec ses propres moyens. Il a aussi le mérite d’avoir réussi le challenge de tenir une rencontre scientifique en début de l’année, mais toujours d’actualité, regroupant des experts, chercheurs scientifiques, et des professeurs universitaires dans les domaines des sciences vétérinaires, biologie, agriculture, économie, sociologie, médecine et psychologie, des représentants du département du commerce et autres.
L’objectif comme mentionné dans le rapport final de cette rencontre c’est d’apporter des solutions pérennes et durables à une problématique sanitaire économique avec comme clé la prise en compte des ressources et des potentiels disponibles et favoriser le développement des filières d’élevage peu «  exploitées » comme le camelin (élevage de chameaux), le caprin ou l’élevage de chèvre, et la cuniculture ou l’élevage du lapin. Le thème de l’évènement qui s’est tenu à Béni Abbès est : le contexte de consommation de viandes en Algérie. À souligner que ce rapport, dont nous détenons une copie, sera soumis par l’Association El-Aman aux autorités du pays.

L’avis de spécialistes
Plusieurs spécialistes et chercheurs avaient contribué à l’élaboration de ce rapport, en apportant de précieuses recommandations pour encourager la production animale dans notre pays.
L’intervenante, Sanah Ibtissem, enseignant chercheur à l’université de Oum El Bouagui, a soulevé de nombreux obstacles qui bloquent le développement de la filière viande cameline, dans le pays, en citant notamment l’absence d’assurance contre les risques de maladies, absence de crédits d’accompagnements pour la production, manque de médicaments et de vétérinaires spécialistes en pathologies camelines, dans les régions sud du pays, absence de chaîne d’abattage….
Pour sa part, Zizi Ahmed chercheur à l’ITMA, institut spécialisé en agronomie de Tizi Ouzou, s’est focalisé, sur l’élevage caprin qui, est, selon lui, entretenu par des méthodes traditionnelles, alors que son développement exige une transition progressive vers un élevage moderne, adapté à chaque zone écologique, basée sur une gestion technico-économique rationnelle avec des unités d’élevages rentables attractives à l’investissement.
De son coté, Ben Mouloud Abdslem, agronome inspecteur et vétérinaire principal, dans la wilaya de Beni-Abbès, a plaidé pour des abattages industriels modernes, le soutien des éleveurs en fourniture d’orge et de médicaments, et l’encouragement des investissements dans le domainede l’élevage camelin. Il a rappelé, par ailleurs, que le cheptel est estimé à 12261 têtes selon des statiques établies en 2021 et sont réparties principalement entre races sahraouies et Azzaoud.

Recommandations des participants
S’agissant du rapport final, sanctionnant les travaux de cette rencontre, il est ressorti que l’Algérien consomme moins de viandes que ses semblables, ailleurs, même en comparaison avec nos voisins. Selon le document l’algérien moyen consomme 14 kg de viande rouge annuellement contre 19 kg pour les tunisiens, et loin de la moyenne mondiale qui se situe à 40 kg annuelle, alors que la consommation européenne s’établit à 110 kg par personne. Pourtant les potentialités de production existent, elles sont énormes, mais malheureusement mal exploitées. Quant aux recommandations issues de cette rencontre, elles portent essentiellement sur la nécessité de développer et d’encourager l’élevage camelin, du caprin et du lapin vu les potentialités disponibles en Algérie et encourager toute forme d’investissement allant dans ce sens pour préserver la santé publique, promouvoir la production locale et l’économie nationale pour enfin garantir la sécurité alimentaire à travers une transition et mutation de la culture des Algériens vers les viandes déjà citées. Pour ce faire, le rapport recommande aux universités, institutions de l’Etat, associations des consommateurs, et autres organisations professionnelles de se mettre de la partie par des campagnes de sensibilisation pour aider le consommateur à s’orienter vers cette consommation. Il est aussi mentionné dans le rapport l’importance d’introduire ces types de viandes dans la préparation des recettes des grands chefs, des restaurants, ainsi que dans les éditions de livres de recettes de cuisines, mais également dans la restauration collective, genre cantines, cités universitaires, restaurants entreprises, institutions militaires, entre autres pour la faire connaitre peu à peu pour finir par être acceptée par le consommateur. Il est aussi question de d’encourager la recherche scientifique dans ce domaine et d’appeler les pouvoirs publics à désigner une région pilote pour mener cette expérience. Encourager la spécialisation des régions d’élevage et de production en conformité avec les potentialités disponibles pour chaque région, et procéder à l’identification et le recensement des cheptels pour assurer le comptage, le suivi sanitaire et la traçabilité, entre autres.
Beaucoup d’Algériens ont tendance à manger de la viande bovine, ou ovine comme le bœuf, le mouton, ou la chèvre, mais rechignent et évitent la viande cameline (chameau) pourtant la valeur nutritionnelle de cette viande est importante et surtout proche de celle du bœuf, mais encore plus bénéfique pour la santé humaine.
Brahim Oubellil

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