L’assemblée française a voté mardi la résolution européenne déjà adoptée en janvier 2025, appelant les autorités algériennes à une « libération immédiate » de l’écrivain algéro-français Boualem Sansal. Rien que ça !
Les pensionnaires du palais Bourbon- à l’exception de 28 députés du groupe parlementaire La France insoumise (LFI) – Nouveau Front populaire qui ont voté contre- semblent avoir enfourché une machine à remonter le temps pour se croire encore dans la France qui tenait sous sa coupe un département d’outre-mer appelé l’Algérie, la France coloniale qui avait, un 5 juillet 1962, ramassé à la hâte son paquetage pour embarquer dans le premier bateau en partance vers Marseille emportant avec elle ses rêves de grandeur. Les députés français doivent se rendre à l’évidence, l’Algérie est aujourd’hui indépendante, souveraine et ils peuvent voter toutes les résolutions que leurs esprits torturés par la rancœur du vaincu, elle ne cédera pas à leur désidérata. Et puis forcément, ce genre de sorties du parlement français qui est en train de glisser inexorablement dans le ridicule fait tordre les zygomatiques. Décidément, on pourrait penser que le député qui a proposé le texte de cette résolution, ceux qui l’ont inscrit à l’ordre du jour et au vote de la plénière et ceux qui l’ont adopté, sont tous encore sous l’effet des volutes opiacées qui emplissent l’air dans les Ryadh de Casablanca et Rabat. Car on ne peut pas sortir une insanité pareille si on jouissait pleinement de ses facultés cognitives. C’est une divagation temporelle et spatiale qu’ils viennent de s’offrir en adoptant ce texte, une remontée dans le temps, à l’avant 5 juillet 1962, et une illusion géographique qui leur a fait penser que l’Algérie fait toujours le salut à la Marianne et se tient au garde à vous quand la Marseillaise est entonnée.
Deux poids deux mesures
Il faut rappeler à cette assemblée qui fait du soutien à géométrie variable une spécialité qu’elle s’est couverte de ridicule en passant sous un silence complice le génocide actuellement en cours à Ghaza. Cette assemblée en manque de légitimité et qui couve un gouvernement hybride et ne reflétant nullement le choix des électeurs devrait se pencher sur les véritables problèmes que vivent les Français au lieu de jouer à la mégère ménopausée qui est rongée par la nostalgie d’une jeunesse perdue. Cette résolution est une blague de mauvais goût. Dans d’autres circonstances elle aurait poussé au rire mais là elle semble franchir les lignes de la bienséance. Pour la gouverne de ces messieurs les députés de l’actuelle assemblée française descendants de l’OAS et nostalgiques de la France coloniale, l’Algérie est indépendante depuis 1962. Elle est souveraine et elle n’a d’ordre à recevoir de personne.
Un Algérien Jugé au nom du peuple algérien
Certes, la résolution n’est pas contraignante mais elle constitue une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays indépendant. Sansal a été jugé au nom du peuple algérien et il a répondu de ses actes et ses déclarations devant la justice algérienne. C’est un citoyen algérien et l’assemblée française n’a pas le droit de s’ingérer dans une affaire qui ne la regarde pas.
Et puis ces messieurs du palais Bourbon qui ont enrobé le préambule du texte de cette résolution de mille et une allusions aux droits de l’Homme et à leur respect devraient expliquer à leurs électeurs comment ils ont adopté une loi criminalisant le soutien à la cause palestinienne, comment ils ont tenté de déchoir la députée Rima Hassan de son mandat, comment ils laissent le député franco-israélien Meyer Habib agir en nabab dans les couloirs du palais se permettant même de changer le registre des projets de lois détenu pourtant par le secrétariat. Ces augustes députés, donneurs de leçons, devraient nous expliquer par quel artifice légal, le plus vieux détenu politique Georges Ibrahim Abdallah, pourtant libérable depuis 2015, continue de croupir dans une geôle française ?
Cette assemblée est aphone devant les actes d’islamophobie elle qui a criminalisé l’antisémitisme allant même jusqu’à interdire toute forme de soutien au peuple palestinien. Elle prévoit même de voter la dissolution des associations « Urgence Palestine » et « Jeune garde », sur proposition du sinistre Retailleau.
Slimane B.
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