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L’ARCHEVÊQUE D’ALGER ÉVOQUE LA CRISE AVEC L’ALGÉRIE : « Je suis en colère face aux jusqu’au-boutistes français »

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Les responsables politiques français qui ont fait le choix belliqueux d’engager un bras de fer avec l’Algérie au lieu de savoir raison garder, continuent à susciter l’indignation des voix de la sagesse. 

En effet, la crise entre l’Algérie et la France fait désormais réagir tout le monde. Pas seulement les politiques et les diplomates le devoir de s’impliquer pour apaiser les tensions, ou au contraire alimenter l’escalade, entre les deux pays.  Mais aussi des figures du monde religieux dont « la pression de foi » exige pourtant d’elles de ne pas s’immiscer dans la politique.  Cette fois-ci, c’est l’archevêque d’Alger Jean-Paul Vesco qui a évoqué cette crise en piquant une colère noire contre les responsables politiques français qui ont adopté une posture de confrontation avec l’Algérie. Le Français natif de Lyon, naturalisé Algérien en février 2023, s’est confié  au journal La Croix. D’emblée, Jean-Paul Vesco a exprimé sa colère et son inquiétude contre l’attitude belliciste du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau et consorts. Des responsables qui agitent la menace d’une « riposte graduée » en activant plusieurs leviers, notamment le dossier des OQTF, comme moyen de pression et de chantage face à l’Algérie.  « L’Église ne joue pas, en Algérie, le moindre rôle politique », aborde-t-il, s’il décide de prendre la parole c’est parce qu’il est « inquiet et en colère face aux propos jusqu’au-boutistes de certains responsables politiques français ». Selon lui, l’attitude de la France avec les déclarations hostiles et méprisantes à l’égard du pays et des Algériens est vécue en Algérie comme « insultante et injuste », témoigne-t-il. « Elle vient raviver une blessure dans l’âme algérienne dont on ne peut mesurer la profondeur que dans le temps long d’une vie partagée », a-t-il expliqué, faisant remarquer que :  « Ce qui me gêne dans les propos du ministre de l’Intérieur français, c’est le ton comminatoire de ses injonctions aux autorités algériennes. L’Algérie ne cède jamais face à ce type de discours, spécialement venant de la France ».

Ensuite, Jean-Paul Vesco a estimé que la crise entre les deux pays n’est pas liée aux OQTF, mais les causes sont liées à la reconnaissance par le président français de « la marocanité » du Sahara occidental.  « Regarder cette réalité en face serait plus efficace que de tenter en vain de tordre le bras à l’État algérien », a-t-il affirmé, soulignant qu’ « en Algérie, tout est fondé sur la relation de confiance. Cette confiance a été perçue comme trahie par le changement de position française sur la question hautement symbolique du Sahara occidental alors qu’elle semblait être en train de se tisser entre les deux Présidents. C’est tout de même le point de départ de la crise actuelle », détaille-t-il. Pour Jean-Paul Vesco, « le divorce entre la France et l’Algérie (…) serait une voie suicidaire pour la France ». « Les conséquences ne seraient pas seulement une rupture de relations diplomatiques avec un pays, mais le divorce silencieux de millions de Français musulmans, pas seulement franco-algériens et souvent parfaitement intégrés, avec le pays dans lequel ils vivent et qu’ils contribuent à faire vivre. C’est ce qui est en train de se produire et c’est l’une des raisons principales de ma colère », a-t-il conclu.

Farid Guellil 

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