Face à l’accélération des évènements hier, avec la multiplication des interpellations lors des manifestations contre le maintien des élections présidentielles, les avocats ont appelé à la mobilisation de la corporation pour la défense des personnes arrêtées. Pas seulement, certains avocats ont d’ores et déjà auguré l’annulation du scrutin.
C’est le cas notamment de Maitre Aissa Rahmoune, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme qui a confirmé que « la journée d’hier a été marquée par de nombreuses interpellations dans les différentes wilayas du pays ». Toutefois, il a précisé, dans l’après-midi de la journée d’hier qu’il « n’y a pas de procédures engagées à leur encontre ». « Les avocats se sont, bien évidemment déplacés au niveau des commissariats, mais pour le moment, il n’y pas de cas signalés sur des PV établis contre ces manifestants », a-t-il assuré. Interrogé, par ailleurs, sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces élections, Me Rahmoune a signalé que «plusieurs wilayas du pays ont été le théâtre de nombreux évènements de contestation contre le maintien de cette échéance ». D’ailleurs, il citera les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, dans lesquelles l’opération de voté a été hautement perturbée voire carrément « arrêtée ». Cependant, il a relevé que la « Télévision nationale s’est contentée de rapporter les images des élections présidentielles en faisant abstraction sur les manifestations rapportées uniquement par les réseaux sociaux ». « Les images diffusées, hier, nous renseignent du degré de sophistication de la fraude et de la manipulation médiatique », a-t-il déclaré en signalant le cas rapporté par une « femme sur le réseau Facebook, qui a publié les photos de son père mort il y a cinq ans en train d’accomplir son devoir électoral ».
« Je pense que les élections vont tomber », a lancé le vice-président de la LADDH, en analysant que « deux logiques sont en train de s’affronter ». «La première logique est celle du régime qui veut faire un coup de force contre la volonté populaire, et la deuxième est celle du peuple qui croit aux élections mais dans le cadre d’une Algérie démocratique et d’un État de droits ».
« Le vrai combat commence à partir de demain », a-t-il encore dit, en précisant que le fait que l’Autorité n’existe plus dans ces trois wilayas feront que « ces élections n’auront pas de crédibilité ».
Lamia Boufassa