L’amélioration de la production animalière nationale est une des grandes priorités du gouvernement, d’où l’importance d’une bonne connaissance des infrastructures et exploitations impliquées dans la production, des systèmes de production et de son environnement.
Une collecte de données est nécessaire en vue de mettre à jour les informations concernant les fonctionnalités, les défis, les contraintes et les opportunités du secteur. Une mise à jour s’avère ainsi nécessaire, par des enquêtes et des sondages qui permettent en effet de connaître les tailles exactes des exploitations et les structures des fermes, les différents systèmes d’élevage, des statistiques sur les populations locales et les circuits de commercialisation. Depuis quelques jours, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a lancé une opération de recensement général du cheptel à travers l’ensemble du territoire national. Une démarche stratégique qui implique de prendre en compte plusieurs paramètres, à l’instar des caractéristiques et des conditions socio-économiques de chaque région, ainsi que les informations démographiques sur les agriculteurs. Une opération globale et structurée de statistiques qui intervient en réponse à la demande du premier ministère, lequel a exigé la formation de commissions de wilaya sur tout le territoire national, afin de fournir au secteur agricole des informations qui lui permettent de tracer, d’évaluer et d’amender des politiques de développement correctes. Ces commissions, présidées par les walis, comprennent des représentants des services agricoles, des services vétérinaires, de l’Union nationale des paysans algériens et de la Chambre nationale d’agriculture. Selon les propos du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, qui s’est exprimé lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’APN, cette opération a démarré depuis la wilaya de Tiaret et durera 45 jours, précisant que les chiffres actuels sur le volume du cheptel en Algérie sont « contradictoires ».
Concernant le déroulement de cette campagne de recensement, Henni a indiqué que les marchés de bétail seront fermés pendant toute sa durée. Parmi les mesures annoncées par le ministre, le recensement de toutes les exploitations agricoles non raccordées à l’électricité, notamment dans les wilayas du sud du pays. Une politique qui permettra d’aider les agriculteurs à surmonter les difficultés auxquelles ils se trouvent confrontés et les accompagner dans leurs activités pour assurer une certaine autosuffisance. Dans ce registre lié à la sécurité alimentaire, rappelons que le président de l’Association nationale El-Aman pour la protection des consommateurs, Hassan Menouar, estimant que « l’Algérie perdait énormément de devises dans l’importation de viandes étrangères », avait souligné qu’elle pouvait recourir à d’autres « alternatives qui coûteraient beaucoup moins cher et qui répondent notamment aux besoins des consommateurs, à savoir la consommation locale, (camelin, caprin, et lapin) qui sont plus économiques à produire que le poulet dont on importe le poussin, l’aliment et le médicament vétérinaire », appelant à l’occasion les autorités concernées à « se pencher sur cette question ». Menouar avait également mis en avant l’importance des nouvelles technologies, de la numérisation et des outils innovants en vue d’un recensement optimal des ressources algériennes dans les filières agricoles et la production animale.
Hamid Si Ahmed
