L’ambassadeur du Venezuela en Algérie, Imad Saab Saab a, lors d’une rencontre – débat animée, lundi dernier au siège de l’ambassade à Alger, démoli la propagande américaine selon laquelle Caracas représenterait une menace pour la sécurité des États-Unis.
D’aucuns se demandaient ce qui fait courir le président américain, Donald Trump, qui a déployé, dans les Caraïbes et près des côtés vénézuéliennes, une flotte navale d’une dizaine de navires de guerre et un personnel militaire d’environ 6000 hommes dont au moins 22.000 Marines en plus d’une escadrille d’avions de surveillance et de chasse F-35 ? Ainsi, sous couvert de mener une lutte contre le « narcotrafic vénézuélien », Washington multiplie les provocations et les menaces à l’encontre du gouvernement vénézuélien. Trump, en plus de continuer à agiter le spectre du blocus et des sanctions économiques contre le Venezuela, pousse le bouchon bien trop loin en menaçant de mener des frappes militaires au sol dans le pays de Nicolas Maduro. Pire et aux dernières nouvelles, on apprend qu’il a même autorisé la CIA à mener des opérations au Venezuela. La guerre économique et les actes hostiles américains contre Caracas ne datent pas d’aujourd’hui. Sanctions économiques, embargo sur le pétrole, ingérence dans les affaires intérieures, provocation des troubles, tentatives de coups d’Etat contre les gouvernements à Caracas…c’est lot des actes hostiles qui se répétaient depuis un quart de siècle maintenant. Derrière ce mouvement militaire ? Trump n’a pas caché ses intentions de « se saisir du pétrole vénézuélien ».
Ainsi, se présentant devant les journalistes pour « révéler ce qui se passe au Venezuela », l’ambassadeur Imad Saab Saab dénonce : « Cette menace, constante qui dure depuis 26 ans, est une réalité que les Etats-Unis et leurs gouvernements alliés cherchent aujourd’hui à minimiser, alors qu’ils assiègent les Caraïbes sous couvert de guerre contre la drogue. Face cette manipulation, la vérité est non seulement une nécessité ; c’est aussi notre plus grand acte de rébellion anticoloniale et notre plus grand bouclier pour la paix continentale. » Abordant le blocus contre le peuple vénézuélien, le représentant de Caracas à Alger a précisé que l’hostilité de Washington à l’égard de son pays est la même en rappelant le décret publié par l’ancien président Barack Obama dans lequel il a déclaré que le Venezuela est une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale » des États-Unis. Chiffres à l’appui, il a précisé que le peuple vénézuélien est confronté à 1.042 mesures coercitives unilatérales décidées par les États-Unis. Plus de 20 milliards de dollars sont retenus par 29 banques internationales et trois entités multinationales, tandis que les revenus du pays en devises ont chuté de 99%, passant de 39 milliards de dollars en 2014 à 743 millions de dollars en 2020. En outre, depuis 2015, le pays a perdu 40 milliards de dollars par an depuis sept ans. Concernant la production pétrolière de la compagnie publique, elle diminué de 87% entre 2015 et 2020, alors que la production cumulée était estimée à 3.995 milliards de barils et les pertes à 232 milliards de dollars au cours de cette période. Le constat sur le désastre économique provoqué par Washington est aussi partagé par la Rapporteuse spéciale des Nations Unis qui a souligné, dans son rapport 2021, les « effets dévastateurs des sanctions sur l’ensemble de la population vénézuélienne ». L’ambassadeur a affirmé à ce titre que l’objectif d’imposer un « changement de régime » au Venezuela par l’asphyxie économique et financière a échoué, mais que le siège persiste ».
Ensuite, Imad Saab Saab a mis à nu l’administration américaine qui vise à s’emparer du pétrole vénézuélien sous le prétexte farfelu de lutter contre le trafic de drogue. Avec les plus grandes réserves de pétrole au monde (303.806 milliards de barils, soit 19% des réserves mondiales prouvées de pétrole brut), les ressources pétrolières du Venezuela suscitent les convoitises américaines. « C’est Trump qui la dit. Il veut renverser le gouvernement pour s’emparer du pétrole sous couvert de lutte contre la drogue », a dénoncé le représentant vénézuélien à Alger. L’ambassadeur a ensuite déconstruit le mensonge en révélant que 5% seulement de la drogue, dont 70% sont saisis, passent par le Venezuela. Alors que 87% transitent vers l’océan. Et pourtant, Trump n’a pas déclaré la guerre à la Colombie. C’est dire que la lutte contre la drogue n’est qu’un casus belli pour « déclarer la guerre » au Venezuela dont le peuple est résiliant, combattant et prêt même à prendre les armes pour défense son pays.
Farid Guellil