Le président Tebboune, lors d’une conférence conjointe animée avec le président du Conseil de souveraineté du Soudan, a dénoncé fermement les complots d’ingérence étrangère dans les affaires de ce pays frère et ami, aux côtés duquel l’Algérie restera.
L’Algérie ne le dira jamais assez. N’en déplaise aux « forces du mal », un qualificatif employé, hier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour dénoncer, à juste titre, l’ingérence étrangère au Soudan, notre pays continuera à promouvoir le dialogue politique et la paix, comme principes fondamentaux de sa politique étrangère, dans la résolution des conflits aux pays tiers. Surtout lorsqu’il s’agit de proposer ses bons offices pour résoudre une grave crise chez un pays frère et ami, le Soudan, en proie présentement à une guerre civile qui risque de l’entrainer dans une autre division après le partage du pays en 2011. Ainsi, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe, hier, avec le président du Conseil de souveraineté du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane, en visite en Algérie, le président Tebboune a souligné que l’Algérie « se tient aux côtés du peuple soudanais pour surmonter la conjoncture difficile que traverse son pays, ciblé lui aussi par les forces du mal ». « L’Algérie a toujours favorisé le règlement des différends et des conflits internes par une approche purement interne, loin de toute forme d’ingérence étrangère », a ajouté le président de la République, soulignant que « le dernier mot revient au peuple soudanais avec toutes ses composantes ». Le président Tebboune s’est dit convaincu que le Soudan « saura surmonter cette épreuve induite par un acharnement éhonté à son encontre ».
Après avoir rappelé les relations fraternelles « séculaires fondées sur les liens de coopération étroite et le respect mutuel » unissant les peuples algérien et soudanais, le Président a salué la position du Soudan qui « soutient l’Algérie en sa qualité de membre du Conseil de sécurité de l’ONU », affirmant que l’Algérie « œuvrera durant son mandat au sein du Conseil de sécurité à soutenir les causes justes dans le continent africain et à travers le monde et à endiguer les conflits et tensions qui constituent désormais une menace pour la stabilité des États et la quiétude des peuples ». À cette occasion, le président de la République a affirmé « la convergence des vues de l’Algérie et du Soudan sur de nombreuses questions régionales et internationales ». Pour sa part, le président du Conseil de souveraineté de l’État du Soudan a affirmé que son pays faisait face à « une conspiration ourdie de connivence avec des parties régionales et internationales », exprimant sa satisfaction « de savoir l’Algérie présente à toute table de débat ou de négociations arabe ou régionale ». L’Algérie « a toujours soutenu le Soudan » et le peuple algérien « est connu pour son nationalisme et sa défense des causes justes », a ajouté le général al-Burhan qui a relevé, lui aussi, « la convergence de vues avec l’Algérie sur de nombreuses questions de l’heure ».
Le sens de la diplomatie proactive
Chemin faisant, l’Algérie peut agir sur les fronts régional et international. En qualité de pays frère et ami au même temps qu’en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour preuve, au tout début des hostilités en avril 2023, opposant notamment les forces de l’Armée régulière d’Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane et les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdane Daglo dit ‘’Hemetti’’, l’Algérie a pris les devants pour lancer une initiative de paix, étant alors chef de fil de la Ligue des États arabes pour avoir présidé aux destinées du 31e Sommet arabe. On s’en souvient, le président algérien avait adressé des correspondances au SG de l’ONU, au président en exercice de l’Union africaine et au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), courriers dans lesquels il a plaidé pour initiative « commune et unifiée » pour une arrêter les combats à l’origine desquels les frères soudanais s’entredéchiraient. Par ailleurs, notre diplomatie peut compter sur le concours du chevronné Ramtane Lamamra, Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Soudan. Aussitôt a-t-il commencé sa mission de paix, il avait, tour à tour, organisé des réunions avec les deux responsables militaires rivaux. D’abord avec Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane à Khartoum, et, deux jours plus tard, avec son antagoniste, Mohamed Hamdane Daglo, à Kampala, en marge du 19e Sommet des non-alignés.
Farid Guellil