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L’ALGÉRIE N’EST PAS L’ÉLÉMENT DÉSTABILISATEUR DE LA RÉGION : Quand l’AES se trompe de cible 

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Tout laisse supposer que le communiqué de la Confédération des États du Sahel (AES), daté du 6 avril, ne reflète pas la réalité des liens qui unissent les peuples du Mali, du Niger et du Burkina Faso, au peuple algérien.
Les rédacteurs du document dont une copie que nous détenons, et signée par Assimi Goïta, le premier responsable de la junte militaire au pouvoir au Mali, donnent l’impression d’avoir été briefés par un élément ennemi de l’Algérie. Les termes sont choisis et le vocabulaire rappelle étrangement celui usité par la presse du Makhzen qui voit en notre pays un élément de déstabilisation pour la région d’Afrique du nord, rien que ça. L’ombre de l’animateur, celui qui tire les ficelles du pantin qui a rédigé le communiqué, est bien visible.
Ces trois pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso), ont rappelé leurs ambassadeurs accrédités à Alger pour consultation. Cela laisse supposer que la crise diplomatique est bien engagée. C’est du moins la lecture qu’on pourrait faire de cette tentative d’aller vers l’escalade avec l’Algérie. De prime abord, on se demande bien pourquoi les responsables du Niger et du Burkina Faso ont pris pour argent comptant les conclusions de la prétendue enquête de l’armée malienne sur la destruction du drone par les unités de la défense aérienne de l’Armée nationale populaire. Ils n’ont pas voulu donner du crédit aux éléments présentés par l’Algérie pour justifier sa réaction face à une agression de son espace aérien mais ont adopté la thèse malienne. 
C’est une vulgaire tentative d’entraîner l’Algérie dans une guerre aux conséquences désastreuses pour tous les peuples de la région. Et puis, pour la gouverne des responsables de la junte militaire au pouvoir à Bamako, l’Algérie n’a jamais été le parrain du terrorisme dans le continent. Bien au contraire elle en a été la victime. Goïta et ses complices qui ont renversé le président légalement et démocratiquement élu, jouent sur les termes en affirmant que l’armée malienne pourchassait un groupe terroriste dans la région du nord du pays. L’armée malienne qui a fait appel à une milice étrangère (Wagner), pour l’assister dans sa tentative d’épuration ethnique qu’elle mène contre le peuple Azawad espère trouver des soutiens dans son alliance avec le Niger et le Burkina Faso. La junte malienne a dénoncé les accords de paix d’Alger et engagé une guerre contre le peuple Azawad.  L’Algérie aspire à la stabilité de ses frontières sud qui ne peut être assurée sans la stabilité des pays riverains (Mali, Niger et Burkina Faso).
Il faut rappeler dans ce cadre que le nouvel ambassadeur du Mali, installé récemment à Alger avait a annoncé la reprise et le retour à la normale des relations entre les deux pays au grand bonheur de leurs intérêts réciproques.

Le développement du Sahel
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait, en 2023, octroyé un milliard de dollars à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement au Sahel. Ces efforts concernent surtout des projets à réaliser au Niger et au Mali. Pour le Niger l’aide algérienne est multiforme. C’est ainsi que, outre l’octroi d’une centrale électrique d’une capacité de production de 50 MW, l’Algérie a garanti la formation aux cadres nigériens dans les domaines de la production d’électricité, des énergies renouvelables, du transport et de la distribution. L’aide algérienne a également concerné la construction d’une raffinerie de pétrole de 30 000 barils/jour, avec le soutien de Sonatrach pour les opportunités d’exploration et l’octroi de 300 bourses aux étudiants nigériens pour étudier dans les universités algériennes chaque année. Concernant l’aide humanitaire à ce pays, l’Algérie avait envoyé à ce pays, trois avions chargés de produits alimentaires avant le Ramadan. L’aide a également pris une dimension stratégique avec le lancement des travaux de réalisation de l’autoroute transsaharienne, de Dorsale transsaharienne (fibre optique) et le projet du gazoduc transsaharien (TSGP) qui devra relier le -Nigéria- le Niger et l’Algérie- pour alimenter l’Europe.
Dans le cadre de son soutien aux pas membres de l’UA, l’Algérie a efface les dettes de 14 pays africains (dont le Mali le Niger et le Burkina Faso), s’élevant à 1,4 milliard dollars. De plus, le président de la République avait annoncé dernièrement la création de zones franches dans la région y compris le Sahel pour booster le commerce et l’économie dans le cadre de l’intégration africaine.  Un pays comme l’Algérie qui fournit autant d’aides à ses voisins ne peut en aucun cas être considéré comme un élément de déstabilisation dans la région du Sahel et l’Afrique du nord. L’Algérie qui accueille des milliers de migrants subsahariens, rentrés souvent d’une manière illégale, n’est pas le parrain du terrorisme dans la région.
La junte militaire au pouvoir à Bamako devrait revoir ses calculs. Le drone abattu par l’ANP a franchi sans autorisation l’espace aérien et cet acte d’agression a reçu la réaction appropriée. Pour la gouverne des rédacteurs du communiqué de l’AES, l’Algérie a toujours refusé aux avions militaires français et occidentaux de franchir son espace aérien pour bombarder des positions dans ces trois pays. Partant du principe du bon voisinage, elle a refusé d’apporter son aide aux armées étrangères qui ont, au nom du prétendue lutte contre le terrorisme, massacré des populations dans la région du Sahel. Bamako, Niamey et Ouagadougou devraient revoir leurs calculs. L’Algérie n’est pas leur ennemi et son armée a agi dans le cadre de ses missions constitutionnelles de défense de l’espace aérien et du territoire algérien.
Slimane B.

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