Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, l’Algérie a déploré le soutien renouvelé des États-Unis d’Amérique au plan d’autonomie des territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, dans le cadre de la souveraineté marocaine comme l’unique solution au conflit du Sahara occidental.
«L’Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’État de la position des États-Unis d’Amérique qui définit le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental », note le communiqué du ministère des Affaires étrangères. « L’Algérie regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de Sécurité de manière particulière », souligne le document.
Il faut rappeler dans ce cadre que ce soutien apporté par l’administration Trump aux velléités expansionnistes du Maroc est contraire aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à la charte constitutive de l’Union africaine, qui reconnaissent au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination et définissent comme voie de règlement un référendum sous l’égide de l’ONU. Le communiqué rappelle que l’Algérie considère que « la question du Sahara occidental relève essentiellement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli ». Il faut rappeler dans ce contexte que le Maroc qui est partie dans le conflit a toujours usé de ruse et de subterfuge pour entretenir le statuquo et bloquer toute perspective de règlement juste et durable et qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à disposer de son sort. Le Maroc avait adhéré au plan de paix adopté par le Conseil de sécurité et l’assemblée générale de l’ONU, pris part à des négociations directes avec le Front Polisario pour mettre en place les mécanismes permettant d’identifier le corps électoral et discuter des modalités pratiques d’organisation du référendum d’autodétermination avant de se rétracter (plusieurs rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario du 19 janvier 2007 au 18 mars 2008 à Manhasset aux États-Unis ndlr). L’Algérie rappelle que le Sahara occidental demeure un territoire non autonome au sens de la Charte des Nations unies et de ce fait, le territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. « S’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour Internationale de Justice », souligne le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Il faut préciser dans ce cadre qu’en réitérant son soutien au plan d’autonomie présenté par le Maroc, les États-Unis qui sont un membre permanent du Conseil de sécurité foulent aux pieds le droit international et les résolutions adoptées par la communauté internationale. L’administration Trump a fait de son pays l’allié d’un colonisateur et a exclu, de ce fait, tout rôle que pourrait jouer ce pays dans un règlement juste et durable de ce conflit. Depuis la « marche verte » qui a permis au Maroc d’occuper le Sahara occidental après le retrait de l’ancienne puissance administrante, l’Espagne, Rabat a toujours usé d’un double discours. Reconnaître tous les mécanismes prévoyant le règlement du conflit par voie de négociation et de référendum et faire obstruction à toute initiative permettant la mise en œuvre d’une solution juste et équitable qui reconnaît le droit du peuple sahraoui. Le conflit ne saurait être expurgé de son essence, celle d’un peuple qui lutte pour son indépendance et une œuvre de colonisation à stopper. Le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre la lutte jusqu’à la reconnaissance de son droit inaliénable à disposer de son sort. Les soutiens intéressés et de conjoncture apportés par certaines puissances coloniales ne sauraient arrêter la roue de l’histoire, celle qui a toujours choisi comme halte, l’indépendance des peuples en lutte pour leur indépendance.
Slimane B.