L’Algérie a élevé la voix, au sein des Nations unies, dénonçant vigoureusement les violations “répétées et flagrantes” du cessez-le-feu par l’entité sioniste dans la bande de Ghaza. Quarante jours après l’entrée en vigueur de l’accord, les attaques de l’occupant ont déjà coûté la vie à plus de 300 Palestiniens, parmi lesquels un nombre important d’enfants et de femmes. Une réalité macabre que l’ambassadeur Amar Bendjama, Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, a exposée, sans détour, lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient et à la question palestinienne. Le diplomate algérien a rappelé aux membres du Conseil que “le territoire palestinien occupé demeure le théâtre d’une effusion de sang ininterrompue”. Selon lui, les violations ne se limitent plus à Ghaza : “du Liban à la Syrie, en passant par Ghaza et la Cisjordanie, l’entité sioniste foule au pied les accords et méprise les médiateurs comme les garants du plan de paix”. Une attitude qui, affirme-t-il, s’inscrit dans une stratégie assumée d’impunité, malgré l’acceptation de la proposition américaine visant à consolider la trêve. Face à cette situation, qu’il qualifie de “dangereuse et intenable”, Amar Bendjama a exhorté les médiateurs et garants internationaux à agir “immédiatement et de manière décisive” pour restaurer l’accord et contraindre l’occupant à respecter ses engagements. Pour l’Algérie, cette réaction n’est plus une simple exigence diplomatique : elle est devenue une nécessité vitale pour la population palestinienne. Le tableau humanitaire présenté par l’ambassadeur est effroyable. À Ghaza, des milliers de familles vivent aujourd’hui dans une précarité extrême, privées d’abris dignes, exposées au froid alors que l’hiver approche. “Ils s’entassent dans des tentes déchirées et surpeuplées, leurs effets personnels trempés, les enfants grelottent et dorment à même le sol”, décrit-il. L’occupant persiste à restreindre l’aide humanitaire, étouffant la population dans un siège prolongé et délibéré. Cette “campagne de répression”, selon les termes du représentant algérien, s’étend également à la Cisjordanie, où l’on assiste à une escalade alarmante de violences commises par les colons extrémistes, encouragés et protégés par les forces d’occupation. Amar Bendjama a dénoncé une stratégie de terreur : incendies de maisons, attaques contre des mosquées, destruction de champs d’oliviers, confiscation de terres. Des actes qu’il qualifie de “crimes s’inscrivant dans un processus de nettoyage ethnique visant à étouffer l’espoir d’un futur État palestinien”. Devant cette réalité dramatique, l’Algérie estime que les souffrances du peuple palestinien exigent des mesures concrètes et urgentes du Conseil de sécurité. Amar Bendjama a plaidé pour une mobilisation internationale visant à garantir la pérennité du cessez-le-feu, mais aussi pour la reconstruction de la bande de Ghaza. Cette reconstruction ne pourra se faire, insiste-t-il, qu’à travers “l’ouverture totale et immédiate de tous les points de passage, permettant un acheminement massif, continu et sans entraves de l’aide humanitaire et des matériaux de construction”. Le représentant algérien a également mis l’accent sur l’impératif de justice. “Les milliers de crimes documentés ne peuvent être balayés sous le tapis. Les crimes de guerre ne doivent ni rester impunis ni bénéficier d’immunité. Les responsables de ces atrocités doivent être traduits devant la justice internationale”, a-t-il affirmé, rappelant le caractère non négociable de la reddition de comptes. Enfin, Amar Bendjama a appelé le Conseil de sécurité à “rectifier l’injustice historique” subie par le peuple palestinien depuis des décennies. Pour l’Algérie, cette rectification passe par la fin de l’occupation sioniste, la reconnaissance du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et la création d’un État palestinien indépendant avec El-Qods Echarif pour capitale. “Les sacrifices immenses consentis par le peuple palestinien imposent à chacun de nous une responsabilité historique”, a conclu le diplomate. Selon lui, seule la justice permettra d’entrevoir une paix réelle et durable au Moyen-Orient, loin des illusions diplomatiques et des trêves sans lendemain. Cette prise de position algérienne, ferme et sans ambiguïté, résonne comme un rappel aux États membres : l’heure n’est plus aux déclarations prudentes, mais à l’action.
M. Seghilani













































