Dans l’immédiat, ce qui intéresse l’Algérie, c’est la banque des BRICS. Pour preuve, alors que le processus d’adhésion à ce Bloc était encore en cours, le Président Abdelmadjid Tebboune avait insisté, on s’en souvient, sur l’importance de la participation de l’Algérie, avec une contribution de 1,5 milliard de dollars au capital de la Nouvelle banque de développement relevant des BRICS.
Tout compte fait, la demande d’adhésion au club des « 5 » importait peu. C’est-à-dire, qu’il y ait adhésion ou pas, cela reste un non-évènement. Au risque de se répéter, l’adhésion à cette banque qui « dispose de ressources financières plus importantes que la Banque mondiale », comme l’avait fait remarquer le président de la République, était, dès le départ, la priorité de premier plan pour l’Algérie. Et c’est en bonne voie d’ailleurs.
Selon Dilma Rousseff, ancienne Présidente brésilienne et actuelle présidente de la NDB (créée en 2015), la banque examine actuellement les demandes d’adhésion d’environ 15 pays, bien qu’elle ne soit susceptible que d’en approuver quatre ou cinq, a-t-elle précisé. La présidente de la NBD a exprimé sa conviction quant à l’approbation de la demande d’adhésion de l’Algérie lors de la prochaine session du Conseil des Gouverneurs de la banque, prévue pour le mois de septembre prochain. Elle l’a dit au ministre des Finances, Laâziz Faïd, qui s’est entretenu avec elle, jeudi à Johannesburg (Afrique du Sud).
Un communiqué du ministère précise que la rencontre s’est déroulée en marge des travaux du Sommet des BRICS tenu à Johannesburg du 21 au 24 août en cours. Les deux parties ont débattu, lors de cette rencontre, « le dossier de l’adhésion de l’Algérie à la NBD, une banque internationale qui a pour objet de soutenir les projets de développement dans les pays émergents », selon la même source. Par la même occasion, les mesures pratiques relatives au processus d’adhésion ont été discutées, la présidente de la banque ayant affirmé que « tous les pays membres au Conseil des Gouverneurs ont affiché leur soutien à la candidature de l’Algérie », selon la même source. Le ministre Sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a exprimé à Laâziz Faïd, avec lequel il s’est entretenu, jeudi à Johannesburg (Afrique du Sud), le soutien de son pays au dossier de l’adhésion de l’Algérie à la NBD. Comme l’a expliqué Dilma Rousseff, qui a exposé au Financial Times les objectifs de l’institution qu’elle dirige depuis mars dernier, la grande différence avec la Banque mondiale et le FMI, est que la NDB ne fixe pas de conditions politiques préalables. « Souvent, un prêt est accordé à la condition que certaines politiques soient menées. Nous ne faisons pas cela.
Nous respectons les politiques de chaque pays », a-t-elle déclaré. « Notre objectif doit être le suivant: une banque créée par les pays en développement pour eux-mêmes », a-t-elle ajouté. Les objectifs de la NBD, selon sa présidente: commencer à prêter en monnaies locales (pour permettre aux emprunteurs d’éviter le risque de change et les variations des taux d’intérêt américains), réduire la dépendance au dollar et promouvoir un système financier international davantage multipolaire.
Elle a annoncé le projet de prêter en 2023 entre 8 et 10 milliards de dollars. « Notre objectif est d’atteindre environ 30% de tout ce que nous prêtons en monnaies locales », a-t-elle détaillé. Quant à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, ce n’est que partie remise. Tout laisse entendre que l’Algérie entrera aux BRICS lors du prochain Sommet qui aura lieu en Russie, à Kazan, l’an prochain.
M’hamed Rebah