L’occupation israélienne poursuit son offensive contre la ville de Jénine et son camp de réfugiés pour le 62e jour consécutif, marquant une escalade dramatique dans les violences.
L’agression, caractérisée par des opérations de destruction, des incendies de maisons et la transformation de certains domiciles en bases militaires, provoque une catastrophe humanitaire croissante. Aux premières heures de ce matin, les forces israéliennes ont arrêté Mohammed Khashan, un habitant du village de Bir Al-Basha, au sud de Jénine. L’arrestation a été accompagnée d’une perquisition brutale à son domicile et de la destruction complète de la maison de son frère, le martyr Wissam Khashan. Par ailleurs, dans la nuit, les troupes israéliennes ont pris d’assaut le village de Jalboun, utilisant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, semant la peur et le chaos parmi les habitants. Depuis le début de l’agression, les troupes israéliennes ont intensifié leurs incursions dans les villages et les localités de la province de Jénine, menant des campagnes d’arrestations massives, des interrogatoires sur le terrain et des fouilles violentes dans les habitations. Selon des estimations locales, environ 230 personnes ont été arrêtées à Jénine depuis le début de cette offensive. L’occupation continue de déployer des renforts militaires, accompagnés de bulldozers, pour raser et réaménager les rues du camp de réfugiés de Jénine. À ce jour, 100 % des routes du camp et près de 80 % des rues de la ville de Jénine ont été détruites, selon la municipalité. Cette stratégie vise à élargir les voies et à créer de nouvelles routes, facilitant les déplacements des véhicules militaires israéliens. Les tirs à balles réelles dans les environs du camp se poursuivent sans relâche, tandis que les équipes d’infanterie israélienne se déplacent activement à l’intérieur des quartiers du camp, exacerbant les tensions sur place. Le bilan humanitaire est accablant : environ 21 000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons, se répartissant entre la ville de Jénine et les villages voisins. Ce déplacement de masse inclut les habitants de 3 200 maisons désormais vidées de leurs résidents. L’agression israélienne a fait, en 62 jours, au moins 34 martyrs et des dizaines de blessés. Les arrestations se multiplient, transformant Jénine en un théâtre d’oppression systématique. Cette offensive, menée dans un mépris total du droit international, illustre la brutalité de l’occupation israélienne et ses efforts constants pour briser la résilience de la population palestinienne. Les habitants de Jénine, confrontés à une répression féroce, continuent néanmoins de faire preuve d’un courage exemplaire face à l’adversité.
Tulkarem au bord de l’effondrement
L’occupation israélienne poursuit sans relâche son agression contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés pour le 56e jour consécutif, et pour le 43e jour contre le camp de Nour Shams. Cette offensive s’accompagne d’évacuations forcées massives, d’incursions répétées et d’une destruction généralisée des infrastructures, plongeant la population dans une crise humanitaire sans précédent. Hier matin, les forces israéliennes ont contraint les habitants de dix maisons situées dans le quartier de Rabaya, au sein du camp de réfugiés de Tulkarem, à quitter leurs domiciles sous la menace, leur imposant un ultimatum jusqu’à 10h30 pour s’exécuter. Hier, elles avaient déjà vidé de force le quartier de Moqata’a, transformant les habitations en bases militaires, ce qui a provoqué une vague de déplacements forcés parmi les résidents. Depuis plusieurs jours, cette campagne de déplacements coercitifs vise des quartiers périphériques du camp, notamment Qaqoun, Abou al-Foul, Marbaat Hanoun, Hdaïda, Al-Matar, Al-Moqata’a et Rabaiya, rendant le camp presque désert. Plus de 12 000 réfugiés ont été contraints de fuir leurs maisons. Les forces israéliennes poursuivent également leur intensification militaire dans les camps de Tulkarem et de Nour Shams, imposant un siège strict et envoyant des renforts, des bulldozers et des unités d’infanterie qui s’introduisent dans les ruelles. Elles détruisent systématiquement les infrastructures, bloquent les entrées du camp avec des remblais et des barrières de terre, et endommagent les réseaux d’eau et d’électricité. La destruction a atteint un niveau critique, notamment dans la zone de la rue des employés à Iktaba, où les travaux de démolition ont ravagé les infrastructures vitales. En parallèle, l’armée israélienne a saisi plus de huit immeubles résidentiels dans le quartier nord de Tulkarem, près de la rue de Naplouse. Ces bâtiments, abritant des dizaines de familles, ont été évacués sous la contrainte et convertis en bases militaires. Le secteur a été déclaré zone militaire fermée, ajoutant aux restrictions sévères imposées aux habitants. Les parties de la rue de Naplouse qui mènent au camp de réfugiés ont été bloquées avec des véhicules confisqués, utilisés comme obstacles, et les résidents subissent des contrôles prolongés, des fouilles de leurs véhicules et des interrogatoires. Plusieurs commerces ont également été saccagés et leurs employés soumis à des interrogatoires sur place. Cette campagne militaire continue a causé la mort de 13 Palestiniens, parmi lesquels un enfant et deux femmes, dont une enceinte de huit mois. Des dizaines d’autres ont été blessés ou arrêtés, tandis que plus de 24 000 personnes, principalement issues des camps de Tulkarem et de Nour Shams, ont été déplacées de force. Les destructions touchent également des maisons, des commerces et des véhicules, souvent incendiés ou pillés. La brutalité de l’occupation ne se limite pas à Tulkarem. Des plans pour la démolition de 95 maisons dans le camp de Jénine et de 85 dans le camp d’Al-Ayn, près de Naplouse, ont été révélés par des médias israéliens, confirmant l’intention de l’armée de poursuivre ses politiques destructrices dans toute la Cisjordanie occupée. Face à cette escalade, la résistance palestinienne a dénoncé ces crimes comme un prolongement de la guerre d’extermination menée contre Ghaza et une tentative de redessiner la carte démographique de la Cisjordanie. Elle a appelé à l’unité des factions palestiniennes pour faire face à cette agression et exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités, en mettant fin à l’impunité de l’occupation israélienne et en lui imposant des sanctions pour ses crimes de guerre. Pendant ce temps, la situation humanitaire dans la région continue de se détériorer, sous le poids des attaques incessantes, des déplacements forcés et des violations graves des droits humains.
M. Seghilani