La Russie a vivement réagi à la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître « la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, la considérant d’ « unilatérale et sort complètement du cadre du droit international », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS. La décision ne respecte pas non plus « les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d’accord », ajoute le responsable russe. M. Trump, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier, a indiqué qu’il avait signé jeudi une proclamation reconnaissant la « souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », en même temps qu’il annonçait que « Rabat s’était engagé à normaliser ses relations avec Israël ». L’ONU a déclaré jeudi que sa position sur le Sahara occidental demeurait « inchangée ». Antonio Guterres « pense (…) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité », a souligné son porte-parole Stéphane Dujarric. Pour rappel, la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité a chargé la Minurso d’organiser un référendum libre et équitable au Sahara occidental et en proclamer les résultats. Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc après son occupation par l’Espagne. La proclamation hors sol, de Trump prise à l’instigation du plus sioniste de ses conseillers ; son gendre Jared Kuchner, montre son ignorance totale des positions de son pays. La résolution 2548 (2020) dont l’avant-projet a été rédigé par les USA, a été voté par 13 voix dont celle de Washington et avec les abstentions de la Fédération de Russie et de l’Afrique du Sud, a prorogé, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2021. Aux termes de cette résolution, le Conseil dit appuyer pleinement les efforts du Secrétaire général pour maintenir le processus de négociation afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental (…). La résolution demandait aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
M. B.
