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LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE ALERTE À PARTIR DU CAIRE : « Le cessez-le-feu ne survivra pas aux violations sionistes »

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Hazem Qassem

Au Caire, la tension diplomatique se mêle à la fragilité d’un cessez-le-feu constamment menacé. La présence d’une délégation de la résistance palestinienne dans la capitale égyptienne n’a rien d’un geste protocolaire : elle se veut la démonstration ferme que le mouvement s’engage pleinement dans les efforts de médiation, au moment où la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu se trouve au cœur d’un bras de fer décisif.

Hazem Qassem, porte-parole du mouvement, l’a affirmé sans détour : « Notre délégation au Caire est la preuve que nous collaborons sérieusement avec les médiateurs pour franchir une nouvelle étape dans cet accord. » Derrière cette déclaration, un constat implacable : la seconde phase, censée ouvrir la voie à une stabilisation progressive de la bande de Ghaza, s’annonce d’une complexité extrême. Le mouvement affirme avoir rempli ses obligations, tandis que l’entité sioniste multiplie les entorses et les provocations sur le terrain. Dans les faits, les violations armées continuent de rythmer le quotidien de la population palestinienne. Qassem rappelle que ces actes répétés ne sont pas seulement des écarts, mais des risques majeurs pour l’ensemble du processus. « La poursuite des violations pourrait saper l’accord », a-t-il averti, soulignant que ce message a été clairement transmis aux médiateurs présents au Caire. Le cœur du désaccord touche aussi au rôle des forces internationales, censées intervenir dans la deuxième phase. Pour la résistance palestinienne, leur mission doit être sans ambiguïté : protéger la population en séparant les civils palestiniens, désarmés et vulnérables, d’une armée d’occupation qui poursuit une agression systématique, malgré l’existence d’un accord international censé garantir une trêve. Sur le terrain, un autre point de friction s’ajoute : l’« effacement quotidien de la ligne jaune », une manœuvre opérationnelle par laquelle l’armée de l’entité sioniste modifie progressivement les zones de contrôle à l’intérieur de la bande de Ghaza. Le mouvement a indiqué avoir rejeté catégoriquement ces pratiques, dénonçant une tentative d’imposer une nouvelle réalité géographique et sécuritaire par la force. La rencontre tenue dimanche entre la délégation palestinienne et le chef du renseignement égyptien, Hassan Rachad, a été l’occasion de poser ces enjeux avec clarté. Il y a été question des étapes techniques de la deuxième phase, des mécanismes de contrôle et de l’évolution générale de la situation dans un territoire meurtri par plus d’une année de guerre, de famine organisée et de destructions massives. Tout en réaffirmant son engagement envers la première phase de l’accord, le mouvement a mis en garde contre les « violations sionistes continues » qui risquent de faire vaciller ce qui reste d’un processus déjà fragile. L’impasse actuelle incarne ce paradoxe : un cessez-le-feu inscrit sur le papier, mais bousculé chaque jour par une dynamique militaire sur le terrain qui rappelle que la trêve reste, pour l’instant, un champ de bataille politique. La suite dépendra autant de la volonté internationale que de la capacité des médiateurs à imposer des garanties contraignantes. Dans cette bataille diplomatique, la résistance palestinienne cherche à éviter que la deuxième phase ne devienne une coquille vide, tandis que l’entité sioniste continue, sur le terrain, à tester les limites d’un accord qu’elle prétend respecter tout en en érodant, chaque jour, la substance. La négociation se poursuit au Caire, mais c’est bien à Ghaza que se joue la réalité : la survie d’un cessez-le-feu qui n’existe réellement que lorsque les armes se taisent.

M. Seghilani 

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