La résistance libanaise tire sa légitimité politique et sa justification légale de la menace persistante de l’ennemi israélien et de son rôle en tant qu’incarnation de la volonté populaire de faire face à cette menace.
Malgré les discours qui circulent à travers différents milieux, affirmant que la résistance, ou plus spécifiquement le Parti de la résistance, est « un État dans l’État » au Liban, cette idée est erronée et délibérément trompeuse. Un tel discours constitue une distorsion de la réalité, visant à discréditer la résistance et à alimenter des discours de haine à son encontre. Ce genre d’allégation n’est ni acceptable, ni justifiable, et ne doit pas être ignoré. La souveraineté du Liban fait face à de nombreux défis. Elle est marquée par son caractère incomplet et fragilisé, tout comme l’indépendance nationale du pays. La cause principale de cette faiblesse réside dans l’occupation israélienne persistante, l’agression israélienne continue, ainsi que les interventions étrangères dans les affaires internes du Liban, notamment l’influence étrangère occidentale, en particulier celle des États-Unis, et l’assujettissement du pays aux volontés étrangères. C’est dans ce contexte que la résistance libanaise prend toute son importance. Elle représente l’expression de la volonté nationale pour l’indépendance, la souveraineté et la dignité nationale. L’État libanais, à travers ses institutions politiques et militaires, est le pilier de la souveraineté et de la légitimité nationale. La légitimité officielle de l’État repose sur le rôle de son gouvernement, de son armée et de ses forces de sécurité dans la défense du pays. Il est impératif que la classe politique libanaise, en tant que décideur principal, soutienne et renforce les capacités de l’armée et des institutions de sécurité, en les armant et en développant leurs compétences militaires, indépendamment des décisions internationales, notamment occidentales. La résistance libanaise contre l’occupation ou l’agression israélienne est une manifestation de la volonté populaire de contrer l’occupation israélienne et de défendre les territoires libanais. Elle trouve sa légitimité politique et sa base légale dans l’existence de cette menace israélienne et dans son rôle d’expression de la volonté du peuple libanais. Cette résistance s’appuie sur les principes de l’ONU concernant le droit naturel à l’autodéfense, ainsi que sur la déclaration nationale libanaise relative à la nécessité de prendre des mesures pour libérer les terres occupées. Ainsi, la résistance libanaise n’est pas une milice illégale. Elle est l’armature même de la légitimité populaire au Liban. Elle n’est pas en dehors de la légitimité officielle libanaise, mais en fait partie intégrante, les deux formes de légitimité (officielle et populaire) étant indissociables. La légitimité officielle et populaire du Liban se renforcent mutuellement, l’une ne pouvant exister sans l’autre. La guerre entre le Liban et « Israël » reste active sur le plan juridique, que ce soit en période de conflit chaud ou froid, même après l’instauration d’une trêve ou d’un cessez-le-feu. Le Liban reste incapable d’assumer seul la responsabilité nationale face à l’agression israélienne. Cette faiblesse de l’État libanais rend la résistance nationale encore plus nécessaire, car elle reste un intérêt vital et national, intégré dans l’État mais jamais en opposition avec lui. L’hostilité entre le Liban et « Israël » dépasse largement le cadre de la guerre. Il s’agit d’un antagonisme profond, historique, idéologique et stratégique qui va bien au-delà des simples confrontations militaires. Cet antagonisme impose au Liban de rejeter toutes les tentatives de normalisation, de paix, ou même de neutralité vis-à-vis d’ »Israël », car les expériences et les modèles libanais et israéliens sont fondamentalement opposés. Dans ce contexte, la résistance libanaise devient plus urgente que jamais, car « Israël » ne cessera jamais de chercher à nuire au Liban. À l’heure actuelle, et après avoir analysé les expériences politiques et historiques passées, il devient essentiel de remettre en avant le projet de reconstruction de l’État libanais comme une priorité nationale. C’est dans ce cadre que la présence et la continuité de la résistance libanaise jouent un rôle fondamental dans la protection de la souveraineté libanaise face aux agressions israéliennes. La résistance, en collaboration avec l’armée libanaise, forme un pilier pour défendre le pays contre toute tentative de déstabilisation ou d’agression. La résistance libanaise fait partie intégrante de l’État libanais, tant du point de vue du peuple que de l’armée. La fameuse équation tripartite n’est pas une abstraction, mais bien une réalité qui définit la défense commune contre « Israël » en tant qu’ennemi du Liban.
M. Seghilani
