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LA PRODUCTION AGRICOLE COMME ALTERNATIVE AUX HYDROCARBURES : Régulation du marché local, un prélude à l’exportation

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Après avoir pris en main plusieurs dossiers relevant de son secteur durant ce Ramadhan, dont l’approvisionnement et la distribution des produits de base, le nouveau ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, s’est vite attaqué à celui lié à l’exportation des produits agricoles.

Inaugurant mardi le marché régional de fruits et légumes dans la commune d’Aïn Ben Beïda, à Guelma, dont les travaux ont démarré en 2014, Zitouni a annoncé que son département a décidé de « créer une première plateforme d’emballage et de conditionnement des produits agricoles en vue de leur exportation à partir du marché régional de fruits et légumes de la commune d’Aïn Ben Beïda ». Une annonce fort plaisante, certes, mais force est d’admettre néanmoins qu’avant d’élaborer une stratégie pour l’exportation des produits agricoles, il est plus que nécessaire de réguler et contrôler le marché local de ces produits. La régulation conduit à l’approvisionnement régulier du marché et évite ainsi les pénuries, l’une des causes de la flambée des prix, comme elle conduit également à mettre hors d’état de nuire les spéculateurs, cause principale de l’envolée des prix. De ce fait, l’exportation de produits agricoles est tributaire de la satisfaction au niveau du marché national, eu égard notamment par la mise hors circuit des parasites de l’informel. Seule une bonne traçabilité au niveau local permettra donc de consolider l’exportation vers les marchés extérieurs, africains notamment. À cet égard, le ministre a précisé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la « démarche du ministère de moderniser la gestion de tels marchés régionaux, auxquels l’État a déboursé de grandes enveloppes financières pour les réaliser, et leur permettre d’assumer leurs missions tracées dont la régulation du marché et son approvisionnement d’une manière adéquate et régulière ». Selon le MC, cela permettra ensuite à l’Algérie de pouvoir « passer à l’exportation et augmenter ainsi le volume des exportations hors hydrocarbures ».
À cette fin, le ministre a également inspecté le laboratoire de wilaya de contrôle de la qualité et de répression des fraudes, réceptionné en février passé mais non encore entré en activité faute d’équipement et d’encadrement.

« Une plateforme d’emballage et de conditionnement agricole aux normes internationales »
Apportant plus de détails quant à cette plateforme, Zitouni a ajouté qu’elle « répond aux normes internationales et sera gérée par la société de réalisation et la gestion des marchés de gros, MAGROS, et dotée de toutes les installations nécessaires depuis la réception des produits, à leur tri en fonction de la taille et de la qualité à l’emballage et le chargement ». Et de souligner que son département œuvre à généraliser ces plateformes aux six marchés régionaux similaires qui se trouvent à Sétif, Aïn Defla, Djelfa, Ouargla, Mascara et Mila. Durant cette visite d’inspection, le ministre du Commerce a également indiqué que cette plateforme requiert la coordination avec le réseau d’exportateurs disposant de registres d’import-export pour leur permettre d’accéder aux produits prêts à l’exportation, estimant que cette opération est de nature à « renforcer la place du produit algérien déjà présent sur les grands marchés de plusieurs régions du monde ».

« Un fichier national des agriculteurs pour une répartition concertée de la production »
Conscient des grandes capacités algériennes en termes de production agricole, plaçant les agriculteurs au cœur de l’exportation, Zitouni a indiqué que cette opération requiert d’identifier à bon escient l’état d’avancement de la production agricole, en vue d’une répartition adéquate et réfléchie. « La gestion moderne de ces marchés exige également l’établissement d’un fichier national des producteurs agricoles selon leurs wilayas d’activité et la définition de la répartition géographique de la production nationale », a ajouté Zitouni, qui a exhorté les responsables du secteur du commerce et les gestionnaires des marchés régionaux à « faire appel aux autorités locales de la wilaya pour inviter les producteurs des autres wilayas à livrer directement leurs produits et réduire le nombre d’intermédiaires ».

« Le marché d’Ain Ben Beida pourra accueillir 480 000 tonnes par an et sera doté de 136 carrés d’expositions de marchandises »
Durant son intervention, le ministre a fait part des différentes dispositions et compétences du marché régional d’Ain Ben Beida, avec des chiffres mettant en valeur ses capacités, l’espace alloué pour son bon fonctionnement, ainsi que les différents services le composant. Il a expliqué en outre qu’il « occupe 15 hectares, compte 136 carrés d’expositions de marchandises, dispose d’une chambre froide, un espace de conditionnement, des bureaux pour les banques, les assurances et la Gendarmerie nationale, en plus de structures d’hébergement et de  restauration. Sa capacité atteint 480 000 tonnes/an et peut accueillir
5 500 opérateurs et 3 000 véhicules par jour. Les aires disponibles seront exploitées pour l’ouverture d’un marché  hebdomadaire des voitures utilisées et un autre à bestiaux ».

« L’unité privée de fabrication des peintures d’Oued Fragha, un modèle des entreprises à succès »
Par ailleurs, il convient de préciser que cette visite de travail de Tayeb Zitouni ne s’est pas limitée exclusivement au secteur agricole, puisqu’il a entre autres fait un détour du côté de la commune d’Oued Fragha, où il a pu s’enquérir  des performances de l’unité privée de fabrication des peintures. Constatant l’état d’avancement et de progression de cette usine, qui pour rappel est entrée en activité en 2010, il a été constaté par Zitouni que sa capacité a atteint les 18 000 tonnes par an, employant 45 travailleurs, et pouvant exporter une partie de sa production vers plusieurs pays. L’occasion pour le premier responsable du secteur du commerce de saluer l’effort consenti par cette entreprise qui assure 90% des matières premières au niveau local et sa contribution à l’exportation qui en font « un modèle des entreprises à succès ».
Hamid Si Ahmed

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