Depuis plusieurs jours, les consommateurs se plaignent d’une pénurie persistante du lait en sachet. Ce produit de large consommation, en manque dans les commerces, crée une situation d’appréhension chez les citoyens, poussés à puiser dans leurs petites bourses, afin d’acheter l’équivalent de cette denrée à des prix plus chers.
La pénurie ne touche, cependant, pas que la Capitale, mais tout le territoire national, a précisé Farid Oulmi, représentant national des distributeurs de lait. Contacté, hier, par nos soins, Oulmi explique que les perturbations qui durent depuis près d’un mois concerneraient, en effet, toutes les unités de production des 48 wilayas du pays. Quant aux raisons de ces perturbations, notre interlocuteur révèle qu’il s’agit de la réduction des quotas de poudre, subventionnée, par l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil). «L’Office a procédé depuis un mois à réduire les quotas de cette matière de base de 27% à 30%, ce qui a créé par la suite la réduction de la production», a-t-il marqué. Pour ce qui est de l’unité de production de Birkhadem (Colaital), à titre d’exemple, le représentant des distributeurs de lait a fait savoir que sa production est passée de 600 000 sacs de lait, par jour, à 380 000. «Avant, Colaital couvrait 65% des besoins de la Capitale. Maintenant, cela s’est réduit à 30% seulement», regrette-t-il. Ce qui semble pourtant ne pas être clair, pour Oulmi, c’est le fait d’une absence de pénurie de la poudre telle qu’a été affirmée par l’Onil. «S’il n’y a pas de manque de cette matière basique, pourquoi l’administration a décidé de limiter les quotas», s’est-il-interrogé. En tout cas, les distributeurs ne comptent pas se taire, prévient-il. Si la situation vient à perdurer, et aucune solution ne soit prise, ces derniers prévoient, selon Farid Oulmi, d’aller vers l’organisation d’une journée de protestation, afin de dire “non” à la limitation des quotas. Pourtant, pour Salim Bachiri, travailleur au sein de Colaital, la réduction de la production ne serait pas à l’origine de la pénurie de lait dans les commerces. Selon lui, c’est le comportement des consommateurs qui fait défaut. «Au lieu d’acheter un sac ou deux, le citoyen prend de 6 à 7 sachets, et c’est ce qui provoque la pénurie», estime-t-il. Et d’ajouter : «Il est vrai que nous avons réduit notre production, mais la situation peut facilement être contrôlée puisque l’usine continue de travailler, normalement, sans le moindre problème».
Il convient de rappeler que plusieurs perturbations ont marqué la commercialisation du lait subventionné. La dernière remonte au mois de janvier dernier. Les distributeurs de ce produit de première nécessité avaient observé une grève de plusieurs jours pour revendiquer l’augmentation de la marge de bénéfice, l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions socioprofessionnelles, mais aussi des revendications liées aux impôts. Il faut dire, toutefois, que quelles que soient les causes et les raisons des perturbations, dans la production et la distribution de lait, le consommateur reste le maillon faible de la chaîne.
Ania Nait Chalal