Si le retour du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’Allemagne a donné lieu à un emballement sur le plan politique par le début de consultations avec des responsables de partis, les choses vont sérieusement bouger dans les prochains jours sur les fronts social et économique notamment. En effet, la dynamique de développement plombée par la pandémie et par l’inertie de certains responsables de départements ministériels et d’exécutifs locaux pourrait connaitre une relance par la mise en œuvre de certains programmes. Le gouvernement, et malgré les orientations du Président, peine à descendre sur le terrain pour donner un coup de starter à la dynamique de relance économique. À ce jour, l’Exécutif s’est limité à dresser un état des lieux mais sans mettre en œuvre les solutions pour améliorer le climat des affaires ou encore le niveau de vie du citoyen. Pourtant, l’État, à travers la loi de finances 2021, ne s’est pas montré avare en réservant des fonds conséquents pour la relance économique. L’État et malgré la pandémie, la récession économique qui frappe le monde et malgré une chute des réserves de change a pris l’initiative de voter de grands budgets pour concrétiser l’engagement du président de la République à créer les conditions pour une relance économique. C’est dire, selon de nombreux observateurs, que l’Exécutif n’a pas réussi à se mettre en phase avec les attentes de larges couches de la société. C’est pourquoi un réaménagement partiel du gouvernement ou un remaniement pourraient intervenir dans les prochains jours. C’est d’ailleurs, selon les mêmes observateurs, un des points qu’aurait abordé le chef de l’État lors de ses concertations avec les représentants de partis politiques.
LES RAISONS D’UN PROBABLE REMUE-MÉNAGE
Il est d’ailleurs fort possible que des ministres, en mesure de revêtir le bleu de chauffe et prêts à descendre sur le terrain, pourraient faire leur entrée dans une future équipe gouvernementale d’Hommes de terrain, qui sera chargée de donner le coup de manivelle pour faire démarrer la machine du développement. Il faut reconnaitre que même si les besoins et les attentes des habitants des zones d’ombre ont été évalués, l’Exécutif peine à y répondre en raison de plusieurs paramètres, notamment politiques, liés à la composante des assemblées locales qui n’arrive pas à se mettre au diapason des attentes ni à se libérer des liens partisans qui l’empê- chent de faire preuve d’initiative. Pire encore, les contraintes sont parfois justifiées par les marges de manœuvre limitées des Assemblées locales qui ont les mains liées par un code communal et de wilaya qui a rogné leurs prérogatives. Le chantier politique que s’apprête à lancer le président de la République pourrait amender ces codes décriés, et rendre aux élus des Assemblées le pouvoir de décider de ce qui pourrait améliorer le quotidien de leurs administrés. L’exécutif devra maintenant retrousser ses manches car les attentes de la population sont grandes. Il devra également se montrer réactif car, pour envisager une relance, aujourd’hui que la prévalence de la pandémie a connu la décrue, il faudra rassurer les investisseurs et leur offrir les conditions pour participer activement au bond économique pour lequel s’est engagé le président de la République. Slimane Ben