La décision de la France de durcir les conditions de délivrance de visas aux ressortissants algériens est « disproportionnée » et « malencontreuse », a déploré hier, Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb arabe. « Nous prenons acte de cette décision disproportionnée et nous la déplorons », a déclaré Belani à l’APS. « Dans la forme, elle est malencontreuse car elle intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière », explique l’envoyé spécial. Et « sur le fond, la dimension humaine est au cœur des spécificités de la relation algéro-française et du partenariat d’exception qui lie les deux pays », précise -t-il ajoutant que « la gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte et elle suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ». Le gouvernement français a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc évoquant le « refus » de ces trois pays de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite », a reconnu hier le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.
APS