Ce samedi, la femme sahraouie célèbre sa Journée internationale, mais cette célébration demeure incomplète tant que l’occupation marocaine continue d’étouffer son peuple et de bafouer ses droits. Véritable colonne vertébrale de la lutte pour la libération du Sahara occidental, elle incarne la résilience, le sacrifice et la détermination. Si cette date est un moment de reconnaissance des luttes féminines à travers le monde, elle est pour la femme sahraouie une occasion de rappeler les injustices qu’elle endure. En exil, elle vit l’éloignement de sa terre natale et la séparation forcée avec ses proches. Dans les territoires occupés, elle subit répressions, humiliations et violences destinées à briser sa détermination et à l’empêcher de revendiquer son droit à la liberté et à l’indépendance. L’histoire de la femme sahraouie est marquée par un engagement indéfectible contre l’oppression. Depuis la colonisation espagnole jusqu’à la lutte actuelle contre l’occupation marocaine, elle n’a cessé de jouer un rôle central dans la résistance. Dans ce cadre, la ministre sahraouie de la Coopération, Fatma El-Mahdi, souligne que cette journée du 8 mars a, pour les Sahraouies, une double signification : elle coïncide avec la mémoire du premier martyr tombé pour la cause sahraouie et constitue un moment de reconnaissance des avancées réalisées par les femmes dans leur combat pour la souveraineté totale de leur patrie. Loin d’être cantonnées à un rôle passif, les femmes sahraouies ont été des figures clés dans toutes les phases du combat national. À travers leur participation active dans les sphères politique, sociale et militaire, elles ont façonné l’histoire de leur peuple. Comme l’affirme Fatma El Mahdi, leur engagement est indissociable du projet national sahraoui qui vise à garantir justice, droits et égalité pour l’ensemble des citoyens.
Une répression ciblée, une détermination inébranlable
Dans les territoires occupés, la répression marocaine s’abat avec une brutalité particulière sur les femmes, perçues comme des symboles de la résistance. Arrestations arbitraires, violences physiques et psychologiques, humiliations publiques : les autorités d’occupation cherchent par tous les moyens à les réduire au silence. Mais malgré ces persécutions, les Sahraouies poursuivent leur lutte avec un courage exemplaire. Depuis la reprise des hostilités après la rupture du cessez-le-feu par le Maroc, de nombreuses militantes sahraouies se sont distinguées par leur engagement sur le terrain. Elles dénoncent les violations des droits de l’Homme, organisent la résistance dans les zones occupées et sensibilisent la communauté internationale à la cause sahraouie. Leur rôle dépasse largement les frontières du Sahara occidental, s’étendant aux diasporas où elles renforcent la mobilisation en faveur de l’indépendance. La participation des femmes sahraouies aux instances dirigeantes est un témoignage de leur statut central dans la société. Contrairement à de nombreuses sociétés où leur rôle politique demeure limité, elles occupent des postes de responsabilité au sein du gouvernement sahraoui et du Parlement. Lors des récentes élections, elles ont obtenu une représentation significative et occupent plusieurs portefeuilles ministériels, notamment dans la nouvelle administration formée en février dernier. Fatma El-Mahdi met en avant cette particularité du modèle sahraoui, où la femme joue un rôle clé non seulement dans la résistance, mais aussi dans la gouvernance et le développement. Elle souligne également l’importance de leur implication au niveau continental, illustrée par la présence de Sahraouies à des postes influents au sein de l’Union africaine et d’autres organisations internationales. À travers l’histoire, de nombreuses figures féminines sahraouies ont marqué la lutte pour l’indépendance, inscrivant leur nom dans les annales du combat national. Leur engagement est reconnu par la Constitution de la République arabe sahraouie démocratique, qui consacre dans son article 41 le rôle essentiel des femmes dans la construction et le développement du pays. Ainsi, en ce 8 mars, la femme sahraouie ne se contente pas de célébrer son rôle : elle réaffirme son engagement indéfectible pour la liberté de son peuple. Gardienne de la mémoire et porteuse de l’avenir, elle demeure l’âme de la résistance sahraouie, jusqu’au jour où son peuple recouvrera pleinement sa souveraineté.
M. S.