Dans le cadre du renforcement des mesures de contrôle sur les opérations d’importation, et à la suite de la note du 10 janvier 2024, qui avait, pour rappel, trait au refus de toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transit par les ports marocains, l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) a été destinataire le 29 du même mois, d’un courrier émanant du secrétaire général du ministère des Transports, afin de clarifier cette décision.
Mais en raison d’« allégations mensongères et une grossière manipulation des médias marocains », l’Abef a réagi, réitérant son engagement dans l’application de ces consignes. En dépit du fait que les armateurs CMA CGM et Maersk ont annoncé, à l’initiative des autorités algériennes, qu’ils transiteront par les ports espagnols, mettant ainsi fin aux opérations de transbordement à Tanger Med, le Makhzen a multiplié ses tentatives propagandistes, probablement sous l’effet des répercussions économiques significatives de ce boycott sur son économie. En effet, devant cette restriction qui n’est pas forcément gagnante pour le port de Tanger Med, et selon la presse marocaine, il s’agit là d’une mesure visant à enrayer l’activité de Tanger Med, considéré comme le plus important complexe portuaire du pays. Les efforts du Maroc d’offrir un accès à l’océan Atlantique aux pays du Sahel ont ainsi été contrecarrés. En outre, la décision de l’Algérie pourrait favoriser les ports espagnols et affaiblir la compétitivité des ports marocains dans la région, au moment où les importations algériennes, déjà conséquentes, sont prévues pour continuer à croître, ce qui rend cette mesure d’autant plus significative. Une désinformation qui a contraint l’ABEF à informer les directeurs généraux des banques, via un communiqué de l’association, que la décision de refuser toute opération de domiciliation pour les contrats de transport prévoyant le transit par les ports marocains «est toujours en vigueur». Une réaction, on ne peut plus légitime et justifiée de la part de l’Abef, intervenant alors que le Gouvernement s’est engagé à approvisionner le marché local en produits, à quelques semaines du début du mois de Ramadhan. À noter, dans ce contexte, qu’afin d’éviter des pénuries et la hausse des prix, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations prévoit d’importer d’importantes quantités de denrées alimentaires, nécessitant de ce fait un contrôle sans faille de ses importations et des conditions de leur acheminement vers le territoire national.
H. S. A.
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