Le Forum de la Sûreté nationale qui abritait, hier, une conférence- débat sur la signature et la ratification électronique n’a pas manqué d’aborder le phénomène de la cybercriminalité qui fait, annuellement, une centaine de victimes du Net. Un phénomène qui prend des proportions alarmantes devant l’absence de sécurisation ou l’inconscience de certains internautes. S’exprimant à l’occasion, le commissaire de police et chef de service de lutte contre la cybercriminalité a fait savoir que devant ce grand pas que fait la société algérienne, depuis quelques années, vers la société électronique lui facilitant l’accès à l’information et aux nombreux services pouvant lui faire gagner, et du temps et de l’argent, il existe, malheureusement, un danger caché sous multiples formes pouvant nuire aux personnes. En termes plus clairs, au-delà des bénéfices que nous pouvons tirer par l’utilisation d’Internet et des TIC en général, nul n’ignore le danger que cette utilisation peut entraîner. En effet, le responsable souligne l’existence de failles dans ce monde virtuel que pourraient utiliser des criminels et des malfaiteurs. Une personne sur deux est exposée à une tentative de piratage, ajoute, encore, le commissaire Mestfaoui, qui souligne l’accroissement de ce phénomène depuis 2011.
Selon des statistiques présentées par le même responsable, 14 affaires élucidées, en 1211, mettant en cause neuf (9) personnes, alors qu’en 2014 ce chiffre a nettement augmenté, faisant état de 246 affaires élucidées et 296 personnes mises en cause.
S’agissant toujours du nombre d’infractions commises en 2014, l’on évoque 55 cas d’atteinte à l’intégrité de la vie privée, 43 cas de diffamation. Il s’agirait aussi de 36 cas d’usurpation d’identité, 49 cas de hacking, 9 cas de pédopornographie et, enfin, 4 cas de corruption de mineurs. D’autres affaires ont été également élucidées, à savoir celles concernant le blanchiment d’argent, propagande d’activités terroristes, atteinte à la propriété intellectuelle et également des affaires d’escroquerie en ligne.
Le nombre de poursuites ne reflète, cependant, pas le volume réel des atteintes puisque plusieurs ne sont pas signalées, précise le représentant de la DGSN.
Face à cela, le commissaire Mestfaoui signale que la Sûreté nationale est doublement concernée. Pour veiller à l’utilisation saine d’Internet et lutter contre le phénomène de la cybercriminalité, la Sûreté aurait pris, selon lui, toutes les dispositions nécessaires. Dans ce sens, un service central a été créé pour pouvoir mener des enquêtes complexes, conjointement avec les autres services de police. Il est également question de recherche de contenus illicites et de suivi des événements par Internet, mais surtout de participer aux actions de sensibilisation.
Le défi qu’il faut relever, aujourd’hui, poursuit-il, est celui de monter des enquêtes internationales, et également l’échange sur le même plan d’informations en un temps réel. Dans le cadre juridique, il va falloir trouver une définition juridique adaptée à la cybercriminalité, conclut-il
Ania Naït Chalal