Accueil ACTUALITÉ La classe politique s’agite : deux meetings diamétralement opposés, demain

La classe politique s’agite : deux meetings diamétralement opposés, demain

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Mercredi prochain, deux événements politiques, pas peu majeurs pour les deux parties organisatrices, devront-ils, visiblement, marquer l’actualité de la scène nationale, de par leur portée politique à tous points de vue. Il s’agit du meeting populaire des partisans du soutien au président de la République d’un côté, et le congrès de l’opposition dans sa deuxième édition, «Mazafran II», de l’autre. Le premier se veut par son double objectif un appui et un soutien inconditionnels à Abdelaziz Bouteflika, et qui aura tout aussi à donner naissance, ou tout au moins une ébauche, du Front intérieur consistant à faire rempart devant les menaces extérieures qui pèsent sur l’Algérie.
Ceci étant, alors que le second, notamment celui que s’apprête à organiser l’ISCO (Instance de suivi et de concertation de l’opposition), enclenche l’avènement de l’acte-II de la contestation politique du camp de l’opposition.

MEETING DES PARTISANS DU FRONT INTÉRIEUR
Nouvelle décantation politique ?
Prévu à la salle «La coupole» du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, mercredi prochain, le meeting de l’Initiative politique pour le progrès, la cohésion et la stabilité est la première action de ses partisans. Un acte, par lequel, les initiateurs de cette démarche, dont le chef de file n’est autre que le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, auront d’abord à jauger leur capacité de mobilisation comme paramètre déterminant l’avenir de l’initiative. Et puis, il y a, au-delà des objectifs s’agrégeant à la ligne de conduite de celle-ci, une sorte de décantation qui se dessine. Ainsi, il en sera question de faire de ce regroupement, pour dresser le bilan faisant émerger au devant de la scène, ceux et celles parmi la classe politique, les associations de la société civile et les personnalités nationales, qui réaffirment leur soutien à Bouteflika. D’autre part, le chef de l’ex-parti unique qui a toujours pris les devants, en étant leader de la première formation politique, de surcroît, ayant comme président à sa tête l’actuel chef de l’État, lui-même, veut par ce meeting mettre à défi son alter ego du RND, Ahmed Ouyahia. D’où, justement, la grande interrogation de savoir si le patron du parti numéro 2 prendrait part, ou pas, à cette rencontre, dont une quarantaine de partis politiques, plus de 370 organisations associatives, et des personnalités nationales de tous bords, y sont attendus, selon les organisateurs. En effet, les animosités verbales sur fond de déclarations échangées entre les deux adversaires, depuis plusieurs mois déjà, ne sont un secret pour personne. C’est ce qui a créé un rapport de plus en plus distendu et entretenu, au demeurant, par les deux rivaux. Quand bien même l’initiative de Saâdani est supposée être celle du rassemblement de toutes les forces politiques qui vont en faveur du président de la République, et des intérêts supérieurs de la Nation. Un principe, pourtant, suffisamment «stratégique» pour être le dénominateur commun entre les deux partis au pouvoir.  Cela étant dit, le RND a brillé par son absence, lors de la rencontre du secrétariat technique, tenue le 20 mars dernier. Celle-ci s’est penchée, notamment, sur les aspects organisationnels du meeting populaire. Même si cette déficience n’en constitue pas la surprise, dès lors qu’Ouyahia, lui-même, s’est refusé de participer à l’initiative, il reste que le meeting de mercredi prochain serait un tournant décisif qui définirait et mettrait en place une nouvelle orientation dans les rapports entretenus entre les deux formations politiques. Si, jusque-là, tous les regards se focalisent outre mesure sur la bipolarité «pouvoir-opposition», il n’en demeure pas moins que le bras de fer engageant Saâdani et Ouyahia pourrait constituer, tout aussi, cette nouvelle donne qui marquera l’actualité cette semaine, à l’occasion du rendez-vous de ce mercredi. Joint, hier, par téléphone, pour faire le point autour de ce meeting, le porte-parole du FLN, Hocine Khaldoune, a été des plus avares. Et pour cause, le secrétariat technique qui s’est réuni, hier, jusqu’à une heure tardive, n’a pas encore rendu publiques ses conclusions, à même que ce responsable puisse communiquer à ce sujet, argue-t-il. Néanmoins, le cadre du bureau politique a appris que Saâdani devra s’exprimer en détail sur la question, à l’occasion de son passage prévu (aujourd’hui, ndlr), sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale.
Farid Guellil

CONGRÈS DE L’OPPOSITION
L’heure à l’évaluation
Qu’en est-il de l’autre rencontre capitale du côté de l’opposition politique? Regroupée autour de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) et du Pôle des forces de changement, la rencontre des partisans du rejet de l’agenda du pouvoir est prévue, mercredi prochain, à la Mutuelle de Zéralda. Il y sera question de dresser le bilan d’un peu plus de 20 mois d’action.
En tout état de cause, ce qui est annoncé comme étant le deuxième congrès de l’opposition, dans sa version «Mazafran II», n’était finalement qu’une rencontre où les partisans de l’initiative politique, axée autour de l’organisation d’une période de transition, suivie d’un processus d’élections, devront tenir une conférence d’évaluation. C’est ce que nous avons appris, hier, du représentant du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), auprès d’ISCO (Instance de suivi et de concertation de l’opposition). Mais, avant, il est bon de rappeler que le principe d’organiser, ce qui était visiblement vu comme étant la deuxième rencontre importante, depuis notamment le premier congrès de la CNLTD, tenu le 10 juin 2014, a été décidé depuis le début de l’année en cours. Récemment, c’était le choix de la date de la tenue de ce rendez-vous qui était fixée pour le 30 mars prochain, et, précisément, avant que les partisans de l’initiative du Front intérieur portant soutien à Bouteflika ne fixe leur échéance. D’où la polémique grandissante ayant fait couler beaucoup d’encore, au sujet, notamment, de la coïncidence, dès lors que les deux rendez-vous sont arrêtés pour le même jour. «Ce n’est pas un congrès. Il s’agit d’une conférence d’évaluation du travail et des actions menées par l’opposition», a affirmé Ouamar Saoudi, membre du secrétariat national du parti de Mohcine Belabbas. Interrogé à communiquer sur le menu de cette rencontre, notre interlocuteur a précisé qu’il s’agira pour la soixantaine de participants annoncés, parmi les formations politiques, les associations de la société civile et les personnalités politiques nationales issues de divers horizons,-ceux et celles qui se sont agrégés au combat de l’opposition notamment-, de faire de cette halte celle de dresser le bilan des actions entreprises par le pôle démocratique. Quant à la question des raisons ayant amené l’ISCO à opter pour une conférence en lieu et place de ce qui était supposé être «Mazafran II», l’opposant au pouvoir a exposé son argumentaire. En effet, pour lui, organiser un congrès suppose «l’élaboration de résolutions politiques». Or, l’opposition, comme tout le monde le sait, dispose déjà d’une plate-forme comme acte politique, portant dans sa quintessence une foultitude de solutions palliatives à la crise, à travers lesquelles, les acteurs de la CNLTD ont appelé à l’organisation d’une transition politique et le lancement d’un processus d’élections anticipées. Questionné au sujet de l’initiative du FLN qui coïncide avec la conférence de l’opposition, le même responsable politique ne croit pas trop à l’idée, selon laquelle, Amar Saâdani aurait voulu «court-circuiter l’opposition», selon ce qu’a rapporté bon nombre titres de la presse nationale. Même si, pour lui, le chef de l’ex-parti unique ne s’adresse pas uniquement à l’opposition. «Saâdani veut par cette démonstration faire croire qu’il est en position de force par rapport à Ouyahia», a estimé le même cadre politique.
F. G.  

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