La chute perpétuelle des prix du pétrole continue de susciter les appréhensions des autorités et de l’opinion publique, quant aux conséquences immédiates de la crise sur le niveau de vie des Algériens, et ses retombées sur l’économie nationale. Ceci, sachant que les ressources du pays sont basées en moyenne à 96% sur la rentre pétrolière. En termes chiffrés, depuis aout 2014 à ce jour, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, a reculé d’environ 54%. Il est passé en moyenne de 110 dollars en juin de l’année dernière, à 48,5 dollars enregistré vendredi dernier. Il est à son plus bas niveau depuis six mois. La raison de cette chute est à imputer à la loi du marché. En effet, la production pétrolière continue de grimper alors que la demande n’a pas suivi la même tendance. À l’origine, l’Arabie saoudite et l’Irak qui représentent les plus importants producteurs de l’Opep ont augmenté le volume de l’offre, et du coup l’opération a concouru à la hausse de la production globale de cette Organisation. Devant cette situation, le ministre de l’Énergie, Salah Khebri, intensifie les contacts et les consultations auprès des membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), afin de les convaincre de l’importance de la tenue d’une réunion extraordinaire de l’organisation, en vue de discuter de la problématique et dégager par la suite des décisions qui s’imposent. C’est ce qu’a révélé le ministre dimanche dernier à Alger, lequel responsable voudrait par cette initiative, ramener l’Opep à revoir son volume de production à la baisse, afin de provoquer un rebondissement des cours pétroliers. S. Khebri n’a pas manqué d’expliquer l’origine du recul enregistré par la demande, dû selon lui, aux problèmes économiques de la Chine, après notamment le dévissage de la bourse de Shanghai de juin dernier, ayant perdu sa valeur de 30% et des pertes financières de quelques 3000 milliards de dollars. D’autre part, le ministre a tenté de minimiser l’impact du choc en indiquant que cette situation était déjà prévisible. En effet, en réunion en juin dernier, les pays membres de l’Opep ont annoncé qu’un pic productif allait être enregistré à cours termes. Parlant des prévisions à venir, et à écouter les propos du ministre, aujourd’hui encore, tous les indices renseignements sur l’abondance de l’offre d’ici la fin de l’année en cours, dans l’optique notamment de l’accord historique conclu entre l’Iran et les pays de l’Occident inhérent aux questions nucléaires, a précisé le ministre. Pour ce facteur, faut-il noter que les experts et analystes du domaine prévoient une hausse de la production de l’Opep, en prévision de la levée des sanctions infligées à ce pays, par les puissances occidentales. Assurément donc, cette initiative devra booster l’économie iranienne et par conséquent ses exportations. Partant de ce postulat, les mêmes spécialistes restent sceptiques quant à une reprise du rythme des prix, du moins, à cours termes. Selon les analystes de la BNP Paribas, l’Opep table sur une augmentation de sa production d’ici le début de l’année 2016, en précisant que le contexte actuel tel que le présente la politique de l’Organisation tend à le faire croire. Pour rappel, au lendemain de l’avènement de la fluctuation des cours pétroliers, l’Algérie a formulé le même vœu que celui notamment de réduire la production, en vain. Étant donné que le ministre n’a pas fourni suffisamment d’explications à cette question, à même de faire part des actions qu’il compte entreprendre pour dépasser cette crise, nous nous sommes rapprochés, hier, du siège du département de l’Énergie pour en faire le point, en vain. Joint par téléphone pour de plus amples informations, le responsable à la communication auprès de cette institution, a indiqué qu’il ne peut en dire plus que ce qu’a déclaré Khebri, notamment lors de sa sortie d’avant hier. Le même responsable nous a invités à en tenir compte des seuls propos du ministre à ce sujet. À la question de connaître l’avancée des pourparlers entre l’Algérie et les pays membres de l’Opep en prévision d’une probable réunion extraordinaire de l’Organisation, notre interlocuteur a indiqué là aussi qu’il n’en dispose pas d’informations.
Farid Guellil