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JOURNALISTE PALESTINIEN : La détention arbitraire de Nasser al-Laham prolongée jusqu’à demain

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Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, la machine judiciaire de l’occupation sioniste poursuit son acharnement contre la liberté de la presse en Palestine occupée. La cour militaire d’« Ofer » a décidé dimanche de prolonger la détention du journaliste palestinien Nasser al-Laham jusqu’à demain, sous prétexte de « poursuivre l’enquête ». Une décision dénoncée par ses avocats et les organisations de défense des prisonniers comme une manœuvre d’intimidation visant à museler les voix libres.
L’annonce a été faite par l’avocat Osama al-Saadi, qui a indiqué que le prolongement de la détention avait été demandé par la police sioniste, invoquant la nécessité de deux jours supplémentaires pour interroger le directeur du bureau de la chaîne Al-Mayadeen en Palestine occupée. Les accusations portées à son encontre relèveraient, selon l’occupant, de la « fourniture de services à une organisation interdite » et de « l’incitation », des chefs d’inculpation jugés fallacieux par ses proches et ses collègues. Nasser al-Laham, figure majeure du journalisme palestinien et visage familier pour des millions de téléspectateurs, a été arrêté à l’aube du 7 juillet. Des forces sionistes accompagnées d’agents du Shin Bet ont violemment pris d’assaut son domicile, saccageant ses affaires personnelles et confisquant son matériel électronique. Depuis, le journaliste est détenu à la prison d’« Ofer », tristement célèbre pour ses procès militaires expéditifs à l’encontre des Palestiniens. Selon Abdullah al-Zaghari, président du Club des prisonniers palestiniens, Nasser a récemment été transféré au centre d’interrogatoire de Moscobiya, à ElQods occupée, où il a subi de longues heures de questions. « L’occupation tente par tous les moyens de coller des accusations sans fondement à notre collègue pour criminaliser son engagement médiatique », déclare al-Zaghari. Il assure également que l’équipe de défense est prête à déposer un recours pour contester la prolongation de la détention si aucune preuve tangible n’est présentée.

Un climat de répression généralisée
Le cas de Nasser al-Laham s’inscrit dans une escalade inquiétante contre la liberté d’expression et la presse palestinienne. Selon les données de la Commission des affaires des détenus et du Club des prisonniers palestiniens, depuis le début de l’agression génocidaire contre Ghaza, au moins 193 journalistes palestiniens ont été arrêtés, détenus ou convoqués par les forces d’occupation sionistes. Une statistique glaçante qui illustre la volonté de l’État sioniste d’étouffer toute couverture indépendante des crimes commis dans les territoires occupés. Dans une déclaration conjointe, la Commission des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens ont dénoncé « une politique délibérée de terreur contre les professionnels de l’information », appelant les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à « intervenir immédiatement pour faire libérer Nasser al-Laham et tous les journalistes détenus arbitrairement ».

Un prétexte : le travail avec Al-Mayadeen
L’accusation la plus marquante dans ce dossier concerne la collaboration de Nasser al-Laham avec la chaîne Al-Mayadeen, un média arabe indépendant basé à Beyrouth, connu pour sa couverture sans concession de la cause palestinienne. Pour l’occupant, travailler pour une telle chaîne constitue un « service à une organisation interdite ». Une criminalisation de l’exercice même du journalisme, dénoncent ses soutiens. Mardi dernier, l’avocat et ancien député Osama al-Saadi avait demandé sa libération immédiate devant le tribunal de première instance de ElQods occupée. Mais le parquet sioniste a rejeté la requête, avançant que « d’autres personnes liées au dossier, résidant en Israël, faisaient l’objet de procédures parallèles ». Ces « personnes liées » pourraient être des correspondants locaux ou des invités apparaissant à l’antenne, preuve que l’objectif est bien d’intimider l’ensemble du réseau Al-Mayadeen.

Appel à la solidarité internationale
Face à cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse, des voix s’élèvent pour dénoncer la répression. Des associations palestiniennes et arabes appellent à une mobilisation massive afin d’exiger la libération immédiate de Nasser al-Laham et de tous ses confrères emprisonnés pour avoir exercé leur métier. Des journalistes du monde entier ont également exprimé leur solidarité, rappelant que le journalisme n’est pas un crime. En attendant la prochaine audience, prévue mardi, la famille de Nasser et ses collègues continuent de redouter pour sa santé et son intégrité physique. Détenu dans des conditions éprouvantes, il rejoint la longue liste des prisonniers d’opinion palestiniens incarcérés pour avoir simplement fait leur devoir d’informer. À l’heure où les attaques sionistes contre Ghaza se poursuivent, la voix de journalistes comme Nasser al-Laham est plus que jamais nécessaire pour documenter l’indicible. En le réduisant au silence, l’occupant espère priver le peuple palestinien d’un témoin engagé et courageux. Mais pour ses confrères, sa plume et sa voix ne seront jamais bâillonnées.
M. Seghilani

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