Après avoir rasé des quartiers entiers à Ghaza, par des bombardements intenses et ininterrompus faisant des milliers de morts et de blessés, tout en prenant soin de poursuivre son expédition macabre, les hôpitaux, encore debout de cette enclave palestinienne, déjà pénalisés par le manque de carburant et de l’électricité, deviennent depuis quelques jours la cible principale des raids des forces sionistes.
Ces établissements abritent à la fois les patients et des milliers de déplacés palestiniens, pour éviter une mort certaine des bombardements de l’armée d’occupation sioniste. Seuls 23 des 35 hôpitaux de Ghaza fonctionnent au ralenti et sont la cible des forces d’occupation, entravant le travail du personnel médical, et paramédical mettant ainsi en péril la vie de milliers de malades. Encore seules sept ambulances sont en état de marche à Ghaza.
Des patients meurent en raison du manque de carburant
À Ghaza et outre la poursuite de l’agression des forces d’occupation, la situation dans les hôpitaux devient de plus en plus inquiétante avec notamment le manque de carburant pour faire fonctionner les générateurs, les couveuses et les stations de dessalement d’eau entre autres. Plusieurs sont d’ailleurs hors service. Selon des sources médicales à Ghaza, 17 patients du complexe médical d’Al-Shifa, sont décédés, hier, suite à l’arrêt des appareils à oxygène dû à une panne de carburant portant ainsi le nombre de personnes mortes pour les mêmes raisons à 32 en deux jours. Cet établissement de santé est toujours assiégé par l’artillerie d’occupation et les drones qui ciblent tous ceux qui se déplacent à proximité avec des balles et des missiles. Il héberge plus de 60 patients qui se trouvent en soins intensifs, plus de 40 nourrissons dans les services de prématurité et d’incubation, et plus de 500 patients dans les services de dialyse. Selon le ministère palestinien de la Santé, environ 1 500 patients se trouvent toujours à l’hôpital Al-Shifa, aux côtés du personnel médical et entre 15 000 et 20 000 civils, venus se mettre à l’abri. Le bâtiment du service des maladies cardiaques d’Al-Shifa a été complètement détruit par une frappe aérienne de l’armée sioniste. L’Hôpital El Qods est déjà hors service en raison d’un manque de carburant et d’une panne de courant. Toutefois, les bombardements autour n’ont toujours pas cessé. En effet, selon le Croissant-Rouge palestinien, les forces d’occupation israéliennes continuent de bombarder la proximité de cet hôpital Al-Qods rendant difficile l’évacuation des patients alors que les 3 000 patients en oncologie qui étaient soignés dans les hôpitaux d’Al-Rantisi et d’Al-Turki luttent désormais contre la mort après avoir été expulsés de ces établissements hospitaliers.
La communauté internationale interpellée sur son immobilisme complice pour la énième fois
En réaction à cette tragédie humaine qui s’opère au vu et au su de tous avec surtout le soutien clairement affiché des Occidentaux, les Américains en tête, le ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a estimé, dans un communiqué publié hier, que la communauté internationale a échoué à protéger le peuple palestinien, estimant qu’elle a atteint un point qui reflète la profondeur de la crise de la moralité, du droit et de la conscience qui frappe les institutions de la communauté internationale, notamment à la lumière des massacres sans précédent perpétrés contre des civils palestiniens, appelant, dans ce cadre, l’Onu à assumer ses responsabilité pour arrêter l’agression. De son côté, le Comité International de la Croix-Rouge a, tiré, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme, sur la situation de la population civile de la bande de Ghaza, appelant à la protection des personnes coincées dans cette enclave, et à mettre fin à cette « tragédie humaine » qui persiste depuis plus d’un mois faisant des milliers de victimes, des enfants et des femmes en majorité. « C’est une tragédie humaine insupportable qui se déroule sous nos yeux », a déclaré William Schomberg, directeur de la sous-délégation du CICR à Ghaza, cité par l’agence palestinienne Wafa.
À Ghaza, comme en Cisjordanie occupée, la résistance palestinienne tient bon et affronte l’occupant
Sur les combats au sol, notamment à Ghaza, et près de 40 jours après l’agression contre cette enclave, les forces israéliennes se heurtent toujours à une résistance farouche menée par les combattants palestiniens. En effet, la résistance palestinienne fait subir, chaque jour, d’énormes pertes humaines et matérielles à l’agresseur israélien. Le dernier bilan est lourd pour les forces israéliennes, ou pas moins de 162 de leurs chars « Merkava » ont été détruits. Hier, encore un véhicule de transport de troupes sioniste a été détruit à l’ouest de la ville de Ghaza par un obus « Al-Yassin 105 ». La résistance palestinienne a également ciblé plusieurs sites d’occupation, notamment dans les quartiers d’Al-Nasr et d’Al-Zaytoun. En Cisjordanie, les forces d’occupation ont lancé des incursions dans les villes occupées d’El-Qods, Hébron, Ramallah et dans plusieurs autres localités. Dans la ville sainte d’El-Qods occupée, des dizaines de colons sionistes, sous la protection de la police d’occupation, ont pris d’assaut, hier lundi, les cours de la mosquée d’Al-Aqsa, a rapporté l’agence de presse palestinienne, Wafa. Plusieurs étudiants sont également arrêtes dans cette ville comme ailleurs notamment à Ramallah, Hébron, Jéricho, Naplouse, à Jénine, à Qalqilya, portant ainsi à environ 2500 cas d’arrestations depuis le 7 octobre alors que la ville de Tuqu’, au sud-est de la ville de Bethléem, a été complétement encerclée, hier, par les forces israéliennes. Pour rappel, l’ONU, le programme des Nations unies pour le développement PNUD, le Comité international de la Croix-Rouge, Médecins sans frontières, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, l’OMS ont lancé des appels pour un cessez-le-feu immédiat afin de garantir la survie des Palestiniens innocents, tout en dénonçant le génocide israélien.
B. O.
