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Irak : L’armée lance la 2e phase contre l’EI à Mossoul

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Les forces irakiennes ont lancé, jeudi, la deuxième phase de leur offensive pour reprendre totalement la partie orientale de Mossoul au groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle la deuxième ville du pays depuis plus de deux ans.
Depuis le début de l’offensive le 17 octobre, les forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) ont pris le contrôle de plusieurs quartiers de l’est de Mossoul et se rapprochent du Tigre, le fleuve qui traverse la ville du nord au sud. Mais les jihadistes continuent d’occuper la totalité de la partie occidentale de la cité. Cette nouvelle phase a commencé vers 7H00 (4H00 GMT). Dans l’après-midi, le général Abdoul Amir Yarallah, commandant en chef de l’offensive, a annoncé la «libération du quartier Al-Qods 1» par le CTS. «Le drapeau irakien y a été hissé», a-t-il affirmé. Un habitant de l’est de Mossoul a dit à l’AFP entendre «de très nombreuses explosions». «Les habitants sont cloîtrés chez eux», a dit ce témoin qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat. Simultanément, l’armée et la police irakiennes avancent sur les fronts nord et sud de la ville septentrionale, dernier bastion en Irak de l’EI. Sur l’axe nord, en dehors de Mossoul, l’armée «a libéré les villages d’Al-Sada et Al-Tawila», a expliqué le général Yarallah.

Repli dans l’ouest
Dans Mossoul, «les corps des combattants de Daech (acronyme de l’EI en arabe, ndlr) jonchent les rues des quartiers d’Al-Salam, d’Al-Intisad, d’Al-Wahda, d’Al-Falestine et d’Al-Qods», a indiqué le général Raed Shaker Jawdat, le chef de la police irakienne. Le haut gradé a également expliqué que les drones de la police «observent» les combattants de l’EI qui se replient sur la rive droite du Tigre, dans la partie ouest de la ville, en empruntant un pont pour piétons fortement endommagé par les combats. «L’artillerie les prend pour cible», a-t-il ajouté. L’état des ponts sur le Tigre, cruciaux dans cette guerre urbaine, est sujet à caution. Si le chef de la police assure que les jihadistes en ont emprunté un pour fuir, dans un communiqué, le commandement de la coalition internationale menée par les Etats-Unis (CJTF, combined joint task force) explique avoir rendu impraticable «le dernier pont sur le Tigre dans Mossoul» lors d’une frappe aérienne lundi. Il est toutefois possible que les combattants de l’EI aient réparé l’un d’eux pour organiser leur repli vers leur bastion l’ouest de la ville.
Cette nouvelle phase entend redonner un élan à l’offensive qui marque le pas depuis environ deux semaines. Ereintée par deux mois d’une lutte acharnée, l’armée avait décidé de «passer les plans de bataille en revue» et de faire une pause «pour réduire les pertes», avait expliqué le Premier ministre Haider al-Abadi la semaine dernière. Les combats sont d’autant plus ardus qu’ils se déroulent dans un cadre urbain au milieu de civils. En outre, les jihadistes ont recours non seulement à l’artillerie mais aussi aux attentats. D’après M. Abadi, l’armée a été la cible «à 900 reprises» de voitures piégées lancées contre elle dans les rues de Mossoul depuis le 17 octobre.

«Trois mois» pour éliminer l’EI
Mardi, le Premier ministre irakien avait assuré que les forces de sécurité avaient besoin de «trois mois pour éliminer» l’EI, revenant implicitement sur sa promesse d’avoir «libéré Mossoul avant la fin de l’année», formulée au mois de novembre. Dans leur entreprise, les forces gouvernementales sont épaulées par la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, qui mène des frappes aériennes quotidiennes.
Mercredi, les avions de la coalition ont mené trois frappes qui ont notamment détruit «une unité tactique de l’EI», a expliqué le commandement de la coalition. Le groupe extrémiste sunnite s’est emparé en 2014 de larges pans de territoire en Irak, mais les forces progouvernementales ont regagné depuis une bonne partie du terrain perdu, à l’exception notoire de Mossoul. Hors des champs de bataille traditionnels, il continue aussi à perpétrer des attentats dans des zones d’où les forces armées l’ont délogé, comme à Gogjali, une banlieue de Mossoul, où un double attentat a tué 23 personnes la semaine dernière.

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