Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exhorté samedi, les responsables politiques irakiens à soutenir le premier ministre Haider al-Abadi. Le chef du gouvernement irakien est en difficulté face à la pression de la rue qui demande des réformes. «J’appelle tous les responsables politiques ici présents aujourd’hui à poursuivre leurs efforts pour une vision unifiée, qui fera avancer la réconciliation nationale en Irak», a-t-il dit au cours d’une visite à Bagdad, s’adressant aux membres du Parlement.
Cette vision doit inclure, selon lui, une loi sur la justice et la reddition de comptes, une loi controversée sur l’amnistie et la mise en place d’une garde nationale.
Mais M. Abadi est pris en tenaille entre la pression grandissante de milliers de manifestants et partisans du chef chiite Moqtada Sadr qui campent aux portes de la Zone verte sécurisée de la capitale pour réclamer des réformes, et la réticence de son propre parti. M. Sadr a donné à M. Abadi un ultimatum qui expire, mardi, pour présenter une liste de noms pour la formation d’un gouvernement de technocrates.
Urgent besoin d’argent
«L’esprit de compromis doit permettre que l’exécutif et le législatif travaillent ensemble pour soutenir le premier ministre dans la mise en place des réformes nécessaires pour faire face aux multiples crises auxquelles vous faites face», a poursuivi M. Ban devant les députés. Ban Ki-moon voyage en compagnie du directeur de la Banque mondiale (BM) Jim Yong Kim et du président de la Banque islamique de développement Ahmad al-Madani. La baisse des cours du pétrole a eu un effet dévastateur sur l’économie irakienne, déjà affectée par le coût de la lutte contre le groupe État islamique. Tandis que les forces irakiennes reprennent progressivement des zones aux djihadistes, Bagdad se retrouve en difficulté pour reconstruire les villes dévastées et a demandé le soutien de ses partenaires étrangers. La BM a récemment accordé à l’Irak un prêt de 1,2 milliard de dollars (1,17 milliard de francs) pour l’aider à faire face à la crise financière. «Un engagement clair pour les réformes développera la confiance et conduira à un soutien international plus important», a affirmé dans un communiqué M. Kim.
Le président de la FIFA réagit à un attentat
Au même moment, le village d’Al-Asriya, au sud de Bagdad, enterrait ses morts au lendemain de l’attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique (EI) qui a fait 32 morts et 84 blessés, en majorité des mineurs de dix à seize ans après un match de football. Devant les journalistes M. Ban a présenté à ce propos ses «plus profondes condoléances aux peuples et gouvernement d’Irak, et particulièrement aux familles touchées». Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA) Gianni Infantino a s’est dit, samedi, «choqué et terriblement attristé» par l’attentat. «C’est un jour très triste lorsque les gens qui vont ensemble à un match deviennent les victimes d’une telle violence» s’est ému M. Infantino dans un communiqué.