Accueil ACTUALITÉ INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER : La Cédéao divisée

INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER : La Cédéao divisée

0

Le projet d’une intervention militaire au Niger figure toujours dans l’agenda de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), même si plusieurs pays membres de cette organisation régionale ont exprimé leur refus de participer à une telle aventure qui mènerait à une véritable catastrophe. Le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Bénin seraient par contre partants et s’y préparent. Jeudi, les responsables de la défense de la CEDEAO se sont réunis à Accra, la capitale du Ghana, pour discuter de l’éventuel déploiement d’une force en attente au Niger.  Selon l’agence chinoise d’information, Xinhua French, cette réunion extraordinaire fait suite aux directives émises par les dirigeants de la CEDEAO durant leur dernière réunion d’urgence au Nigeria consacrée à la situation politique au Niger. La CEDEAO prétend que malgré les préparatifs de déploiement de la force en attente, l’option militaire restait un dernier recours. Mais Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité au sein de la CEDEAO, a fait savoir que la force en attente était prête à se rendre au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel au cas où tous les efforts pour sortir pacifiquement de l’impasse échoueraient. Mais, toutes les autres options, y compris une solution diplomatique, sont encore sur la table, a-t-il ajouté. À l’ouverture de cette réunion, des absences remarquées : celle du chef d’état-major du Cap-Vert, qui a décliné l’invitation en raison de son opposition à l’idée de l’emploi de la force, et celles des chefs d’état-major du Niger, du Burkina, de la Guinée et du Mali. L’analyste nigérien Lamine Souleymane, contacté par le site russe d’information, Sputnik, énumère les difficultés auxquelles la CEDEAO pourrait se heurter en cas d’intervention au Niger. Pour lui, la difficulté principale d’une éventuelle opération militaire est la « restriction de l’utilisation de l’espace aérien, introduite par certains pays de la région qui soutiennent les autorités militaires ». Il rappelle que le Mali et le Burkina Faso, voisins du Niger, ont récemment annoncé qu’ils traiteraient comme une « déclaration de guerre » toute forme d’usage de la force au Niger. Autre écueil :  » le palais présidentiel du Niger est une cible située dans le centre-ville de Niamey. Ainsi, une frappe sur le palais entraînerait inévitablement d’énormes pertes collatérales parmi des personnes qui n’ont rien à voir avec ce problème ». Il fait remarquer, cité par Sputnik, qu’ il est très difficile de prendre d’assaut Niamey par voie terrestre ou avec l’aide d’avions militaires sans missiles à longue portée. Sputnik rappelle que le Niger a déployé ses troupes à la frontière avec le Bénin et le Nigeria, selon MaliActu. De son côté, Abdoulaye Nabaloum, panafricaniste burkinabé, rappelle dans L’Afrique en marche que l’Occident crée depuis longtemps des foyers de tension en Afrique. Le soutien des groupes armés sur le continent serait une réaction à l’émergence d’un nouvel ordre mondial et une tentative d’intimider les peuples qui veulent mettre fin à l’hégémonie néocolonialiste. Lundi dernier, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement de transition du Niger ont réagi aux propos du président ivoirien, Alassane Ouattara qui a prôné « l’apologie de l’action armée contre le Niger, dans une volonté acharnée de détruire le pays et son peuple pour soi-disant ramener un régime dont les Nigériens avaient hâte de se séparer, comme en témoignent les manifestations spontanées des populations à l’action salvatrice du 26 juillet 2023″, a expliqué le porte-parole du CNSP. Le chef du gouvernement nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, est allé au Tchad où il a été reçu par le président Mahamat Idriss Deby Itno, à qui il a remis un message du président du CNSP. Le précédent de l’intervention de l’OTAN en Libye est cité systématiquement pour indiquer à quoi il faut s’attendre si des forces militaires étrangères s’attaquaient au Niger.  “C’était une très grave erreur” de la part de l’Occident de laisser tuer l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a estimé le vice-Premier ministre italien et ministre des Affaires étrangères du pays, Antonio Tajani.
M. R.

Article précédentLes Douanes saisissent plus de 165 000 euros à Boumerdès
Article suivantGOUDJIL RELANCE LE DOSSIER DE LA MÉMOIRE À L’OCCASION DU 20 AOÛT : « Le président Tebboune y tient beaucoup »