L’ on assiste durant ces premiers jours de Ramadhan à une frénésie d’achat qui s’est emparée des Algériens. Défiant le contexte sanitaire marqué par la Covid-19, les citoyens forment partout et devant les divers commerces de longues files d’attentes, et ce dans le déni le plus total des gestes barrières dont essentiellement le port du masque et la distanciation physique. Les professionnels de santé qui n’écartent pas le risque d’un rebond de cas de contamination durant ce mois de Ramadhan, sont les premiers à tirer la sonnette d’alarme et à appeler à un minimum de respect des mesures de prévention contre le virus. Si la pénurie de certains produits a provoqué une anarchie au niveau des marchés et des commerces, les médecins recommandent de rester vigilants et ne pas oublier de se protéger contre une éventuelle contamination, d’autant que le virus circule toujours mais aussi avec ces nouveaux variants qui continuent de se propager dans le pays. Il faut dire toutefois, que le relâchement des gestes barrières est constaté depuis plusieurs semaines, et l’arrivée du mois de Ramadhan n’a fait qu’accentuer le phénomène. Dans les bus, les taxis, les écoles, le constat est le même ; rares sont les personnes qui portent un masque et qui se soucient encore de la présence du COVID19. Même les autorités ont abandonné les mesures de sensibilisation mais aussi de répression. L’on n’exige plus le port de la bavette dans les différents espaces, et l’on n’inflige plus d’amendes aux contrevenants. LES ESPACES DE VENTE PRIS D’ASSAUT EN DÉPIT DE LA HAUSSE DES PRIX Il faut dire, par ailleurs, que ni le Covid et ni la flambée des prix n’ont dissuadé les consommateurs algériens à adopter une culture de consommation raisonnable. Les différents espaces de vente, grandes surfaces, boucheries, boulangeries, alimentation générale, et autres sont pris d’assaut depuis l’arrivée du mois sacré. Et en plus d’une consommation excessive, les citoyens ne s’organisent malheureusement pas à l’intérieur de ces espaces et à l’extérieur. Un état de fait qui conduit dans la plupart des cas à entraver même la circulation des véhicules ce qui déclenche des tentions voire des insultes et des bagarres. Mais l’anarchie qui règne dans le secteur du commerce est à l’origine de ce comportement des consommateurs. Les spéculations et les rumeurs sur des pénuries de produits ont largement contribué à fait adopter aux algériens ce rythme de surconsommation. L’on achète quotidiennement 6 à 8 sachets de laits, par peur que celui-ci ne soit plus disponible, idem pour l’huile de table et ce qui a été avant avec la semoule. Pour Hacéne Menouar, qui est président de l’association El Aman, ces images de longues files d’attente devant les magasins alimentaires portent atteinte à la dignité humaine et citoyenne. Selon lui, ceci est particulièrement dû à une mauvaise organisation et une absence totale de contrôle sur le terrain. Pointant du doigt les autorités d’être responsables de cette anarchie, Menouar estime que le consommateur n’est qu’une victime car personne n’aimerait attendre de longues heures pour pouvoir s’acheter tel ou tel produit s’il n’en avait pas réellement besoin.
Ania Nait Chalal
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