L’Institut national supérieur de musique « Mohamed-Fawzi »(INSM), un des plus importants édifices scientifiques algériens dans le domaine de la formation musicale, vise à promouvoir une formation académique supérieure en musique et à produire des générations d’artistes à la formation accomplie, en mesure de préserver le patrimoine musical algérien.
Depuis le recouvrement de son indépendance, dont le soixantenaire est célébré cette année, l’Algérie a accordé une « grande importance à la formation artistique supérieure », dans le domaine des arts de la scène et du cinéma notamment, ce qui a permis aux nouvelles générations diplômées de « contribuer au développement culturel et artistique dans des normes universelles », estime le directeur de l’INSM, Abdelkader Bouazzara. Créé en 1992, l’INSM se situe dans un tissu urbain culturel, touristique et hautement historique, sur le front de mer de la ville d’Alger, non loin de la Casbah et quelques monuments historiques de la capitale, un environnement qui titille l’inspiration des étudiants et motive la création, explique le directeur de l’INSM. L’institut, qui porte depuis 2017 le nom du musicien égyptien, Mohamed Fawzy (1918-1966), compositeur de l’Hymne national (Qasman) sur le célèbre texte du grand poète de la Révolution, Moufdi Zakaria (1908-1977), vise à donner « une image lumineuse et authentique » de la culture algérienne, qui évolue dans l’air du temps avec des perspectives prometteuses, empreintes de savoir, d’innovation et de créativité. Dans le cadre de ses attributions, l’INSM s’emploie à « assurer une formation académique supérieure pleine, spécialisée et technique, dans la pratique de divers instruments de musique ainsi que dans l’interprétation du chant, tout en développant, la recherche scientifique autour de la musique traditionnelle algérienne et ses différents contenus, mettant à disposition, pour ce faire, un studio d’enregistrement et de transcription du patrimoine musical national. L’institut a également mis en place « un laboratoire de recherche en vue de cataloguer, classer et préserver le patrimoine musical national, à travers des méthodes académiques destinées à la préparation des programmes d’études de divers instruments de musique, une avancée scientifique et une mise aux normes de la musique algérienne qui permettra sa sauvegarde et sa transmissi on intergénérationnelle, explique Abdelkader Bouazzara. Sur une période de trois ans, l’institut dispense, poursuit le directeur, « une formation dans les disciplines « musicologie », « instruments » et « chant », au bout de laquelle les étudiants obtiennent une licence professionnelle en musicologie », soulignant que « la première promotion de diplômés sous le dispositif « Licence Master Doctorat » (LMD) au cours de l’exercice 2020/2021 comptait 54 étudiants ». Abordant la décision d’instaurer le Baccalauréat artistique, récemment prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bouazzar, estime que cette décision est « pertinente et judicieuse » et qu’elle contribuera à la « réhabilitation du système de formation artistique » et donnera de « nouveaux élans » au secteur de la culture et des arts. == 30 ans et de nombreuses réalisations== L’INSM dispose d’une capacité d’accueil de 200 sièges pédagogiques dont 100 soumis au régime externe, un internat d’une capacité de 100 lits, une salle de lecture, un réseau internet, une bibliothèque, un restaurant et deux salles de conférences et de spectacles. Depuis quatre ans cet établissement de formation a été placé sous la double tutelle des ministères de l’Enseignement supérieur et de le Recherche scientifique et celui de la Culture et des Arts pour se conformer au dispositif LMD. Abdelkader Bouazzara a, par ailleur déclaré que l’INSM a très récemment ouvert et pour la première fois de son histoire, un concours d’accès à une formation de Master, pouvant accueillir 25 étudiants, détenteurs d’un diplôme universitaire en musicologie ou d’un diplôme équivalent. L’ISNM a aussi signé des accords de partenariat avec plusieurs grandes Ecoles et Conservatoires de pays étrangers comme les Etats-Unis d’Amérique et la République Tchèque, explique son directeur ajoutant que des bourses de formation postuniversitaire en Russie, en Turquie, en Chine et en France, ont été accordées aux brillants étudiants de l’Institut qui ont également participé à des concours internationaux dans différents pays. Depuis quelques années, l’institut a également créé sa propre chorale polyphonique et son propre orchestre symphonique, tous deux composés d’étudiants qui se produisent sur scène et organisent des spectacles annuellement.