L’ancien président français Nicolas Sarkozy, Bernard Henry Levy et les dirigeants de l’Otan portent une grande responsabilité dans le lourd bilan enregistré après le passage du typhon « Daniel » en Libye et les graves inondations dans la ville de Derna dont une grande partie a sombré sous les eaux.
La situation de chaos qu’ils ont créée dans ce pays, a démembré les institutions et les a paralysées au point de ne plus être en mesure de gérer une ville, entretenir une infrastructure de base ou assurer parfois même les besoins de la population devenue otage des milices et des seigneurs de la guerre. La catastrophe de Derna aurait pu être évitée si le désenvasement des barrages avait été fait et si un système d’alerte inondation, (qui existait pourtant en raison du caractère inondable de la région), était toujours fonctionnel.
Le responsable de l’ONU pour les situations d’urgence, Martin Griffiths, à propos de la situation en Libye après le passage du typhon a estimé vendredi qu’il n’était toujours pas possible de connaitre l’étendue exacte de la catastrophe humanitaire qui frappe l’est de la Libye suite aux inondations provoquées par la tempête Daniel. « Je pense que le problème pour nous en Libye est bien sûr de coordonner nos efforts avec le gouvernement « , a-t-il déclaré, lors d’un point de presse à Genève, ajoutant que « le niveau des besoins, le nombre de morts, sont encore inconnus », ce qui renseigne sur l’ampleur du drame qui a frappé le peuple frère de Lybie et qui semble être le dernier des soucis des chaînes de télévision occidentales qui ont préféré braquer leurs caméras sur le Maroc, leur lieu de villégiature et de vacances. D’ailleurs, c’est un véritable manquement à l’esprit du métier d’informer car en versant dans un traitement sélectif, on perd le sens de l’équité et surtout de la crédibilité. Ceux qui sont à l’origine de la situation que vit la Lybie sont justement ceux qui ont mis en mode « Off », les souffrances du peuple après le passage de la tempête Daniel.
Pour sa part, le responsable des opérations d’aide de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Libye, Tamer Ramadan, s’est refusé à donner un bilan du nombre de morts, « qui ne serait ni final, ni précis ». Divers bilans, très provisoires, font état de quelque 6.000 morts et 10.000 disparus. Cependant, il a espéré trouver encore des gens toujours en vie suite aux inondations catastrophiques du week-end dernier. « On a toujours l’espoir de trouver des gens vivants », a-t-il indiqué. L’aide internationale à la Libye s’intensifie après les inondations dévastatrices à Derna dans l’est du pays, où se poursuivent les recherches d’éventuels survivants. L’accès à la zone sinistrée reste toutefois très difficile après la destruction de routes et de ponts, ainsi que les dommages causés aux lignes électriques et téléphoniques coupées dans de vastes zones, où au moins 30.000 personnes se sont retrouvées sans abri.
Et ce qui conforte l’idée de la responsabilité de l’intervention des occidentaux et de l’Otan en Lybie, aujourd’hui répandue parmi de nombreux observateurs sont les propos du patron de l’Organisation météorologique mondiale qui dépend de l’ONU qui a estimé que la plupart des milliers de morts dans les inondations dans l’est de la Libye auraient pu être évitées ». Il a indiqué qu’avec une meilleure coordination dans ce pays ravagé par une grave crise politique, « ils auraient pu émettre des avertissements et les services de gestion des urgences auraient pu procéder à l’évacuation des personnes, et nous aurions pu éviter la plupart des pertes humaines », a estimé M. Petteri Taalas, lors d’un point de presse à Genève.
Selon M. Taalas la désorganisation qui frappe la Libye – y compris ses services météorologiques – a largement contribué à l’ampleur de la catastrophe. Il a souligné que les années de conflit interne qui ravagent le pays ont « en grande partie détruit le réseau d’observation météorologique », tout comme les systèmes informatiques. « Les inondations se sont produites et aucune évacuation n’a eu lieu, car les systèmes d’alerte précoce appropriés n’étaient pas en place », a-t-il estimé. Si des évacuations avaient eu lieu, le bilan humain aurait été bien moindre, a-t-il ajouté. Et c’est là, une conséquence de la situation de chaos créée par les occidentaux qui se sont empressés de renverser le pouvoir de Kaddafi et de livrer le pays au désordre d’où il n’arrive toujours pas à s’extirper.
À noter que les équipes de secouristes de la Protection civile algérienne sont en place et participent activement aux opérations de sauvetage et de fouilles à la recherche de cadavres ou de potentiels survivants, plus d’une semaine après la catastrophe.
Slimane B.