Au-delà du drame vécu, les feux de forêt ayant touché ces derniers jours la wilaya de Béjaia ont suscité un élan de solidarité populaire tous azimuts, aussi spontané qu’admirable, a-t-on constaté mercredi.
« C’est un moment de solidarité et d’entraide très fort », a relevé Zaidi Djerrah, président de l’association « Ikhoulef » (les jeunes pousses) d’Akbou, qui fait cas « d’un engouement sans précédent des citoyens pour apporter leur aide, secourir les citoyens touchés ou tout simplement trouver un moyen de se rendre utile », soulignant à ce titre, non sans émotion, que « le choc du sinistre a été puissant ». « Spontanément beaucoup ont fait la démarche d’appeler ou de se déplacer au siège de l’association proposant nourriture, vêtements, médicaments et même hébergement ou tout simplement leur disponibilité à aller aider sur les lieux touchés par les incendies », a-t-il ajouté. Mohand, un membre du comité du croissant rouge algérien basé à la « Cité Seghir » de Bejaia, a noté qu' »hormis le problème de mobilisation des moyens de transport et d’acheminement des colis vers les lieux des sinistres perçu lundi matin et qui a suscité quelques contrariétés, la solidarité s’est mise de suite en place ».
Dans la même journée, la contrainte a été rapidement levée toutefois, a tenu à préciser un bénévole affecté à la salle Omnisport bleue, transformée en entrepôt principal des dons collectés et à partir de laquelle les colis sont ventilés vers les communes qui demandent de l’aide. « Nous avons une liste infinie de personnes proposant ou mettant à disposition leurs véhicules pour cette mission, outre les engins propres des communes mobilisées à cet effet. Si bien que, sitôt les colis faits, sitôt ils sont acheminés à leur destination », a-t-il précisé.
La collecte qui provient aussi bien de donateurs particuliers que de diverses wilayas, est essentiellement dirigée vers les centres d’hébergement ouverts à l’occasion et qui abritent les familles évacuées, victimes soit de la destruction de leurs maisons par les flammes, ou en raison de leur emplacement dans les zones à risque. Selon le wali de Béjaia, Kamel Eddine Kerbouche, il y a plus d’un millier de familles admises dans les sites d’hébergement, notamment dans des écoles et camps de toile mais, avec le retour à la normale, beaucoup ont regagné leurs foyers. « Il reste actuellement au niveau de ces sites quelque 240 familles qui bénéficient d’une prise en charge optimale », a-t-il souligné, mettant en relief la complémentarité des actions institutionnelles et celles de la société civile. En tous cas, l’épreuve a montré la capacité spontanée des citoyens à prendre en charge collectivement les défis. Elle a réveillé l’altruisme et la générosité du plus grand nombre.
