La fronde est sans égale et elle est en train même de se hisser en règle presque au sein de tous les partis politiques, organisations et associations qui soutiennent le 5e mandat du président sortant. Conséquences directes : Le mouvement citoyen pacifique de protestations que connait le pays, depuis le 22 février dernier, mouvement qui fait des émules dans toutes les directions, allant même aux dépôts de démissions. Après la démission de l’ancien ministre de l’Algriculture, député FLN Sid Ahmed Ferroukhi, qui a annoncé sa double démission ; de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Parti FLN, Badis Boulouadnine, membre du Comité central de l’ex-parti unique, lui a emboîté le pas, en déposant à son tour sa démission du parti, intervenue, après l’annonce du directeur de campagne de Bouteflika de dépôt de son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Khaled tazaghart, député d’El-Moustakbal, avait aussi claqué la porte de l’APN pour dénoncer sa « transformation en comité de soutien» au 5e mandat outre des maires qui ont rejoint la fronde pour exprimer ainsi leur positionnement aux côtés du mouvement populaire pacifique.
Le P/APC de Ouled MAdhi (M’Sila), a annoncé récemment, via les réseaux sociaux, sa démission de son poste de président de sa commune et avant lui, c’était le maire de la commune de Béjaïa qui avait annoncé, via le même canal, sa démission pour les mêmes motifs, à savoir : : les protestations citoyennes dont celles qui se tiennent, dans sa wilaya en a été le premier point de départ. Même le monde des affaires n’a pas échappé : le FCE est le théâtre de mouvement de départs de membres après que deux figures de poids lourds l’ont quitté, à savoir Omar Ben Amar, deuxième personnalité après Ali Haddad, et aussi Hassan Khalifati et d’autres démissions en vue. L’UGTA, organisation des travailleurs, dont le SG, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait le premier annoncé la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, et donné ensuite des directives de voter pour lui, fait face aussi à un mouvement de grogne sans précédent. Plusieurs filiales syndicales de l’UGTA, ont annoncé leur opposition aux directives de Sidi Saïd.
À Tizi-Ouzou, le syndicat de l’ENIEM, entreprise publique en électroménager, se démarque clairement de Abdelmadjid Sidi Saïd et de sa position par rapport à la présidentielle d’avril prochain. À Biskra, les sections syndicales des travailleurs des impôts, du budget et du cadastre, ont annoncé leur implication dans le mouvement populaire pacifique et leurs soutiens aux jeunes manifestants et leur opposition au cinquième mandat. À la Maison du peuple, siège de la Centrale syndicale, des syndicalistes de l’Enseignement supérieur et du secteur Hydraulique, sont venus manifester sous les fenêtres de Sidi Saïd pour dénoncer sa gestion. L’ONM, Organisation nationale des moudjahidine, a apporté, mardi, dans un communiqué, son soutien aux manifestations populaires qui défilent depuis le 22 février contre le cinquième mandat. Le Conseil national de l’ordre des Médecins a, pour sa part, salué, dans une déclaration signée par son président Mohamed Bekkat Berkani, «le mouvement populaire du 22 février et du 1er mars » et se déclare «partie prenante de toutes les positions exprimées par le peuple algérien dont il fait partie». L’UNFA, Union nationale des femmes algériennes, elle aussi sous bouillonnement, des rumeurs évoquent un malaise parmi ses membres et des démissions ne sont pas à écarter.
Hamid Mecheri
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