À peine la crise de la bouteille de l’huile de table solutionnée, une autre crise, touchant la semoule, est enregistrée à l’Est du pays depuis quelques jours. Pour le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, il s’agit d’une pénurie provoquée par les spéculateurs, appelant à cet effet les consommateurs à ne pas tomber dans le piège du surapprovisionnement car la production poursuit son rythme régulier. Dans une vidéo, postée dans la page officielle de l’association, le président de l’association nationale de protection et de l’orientation des consommateurs, M. Zebdi, a fait savoir qu’une pénurie de la semoule est en effet provoquée dans certaines wilayas à l’Est du pays qui enregistrent un manque de ce produit de base. Les wilayas touchées sont entre autres Skikda et Constantine où de longues files d’attentes sont constatées depuis quelques jours par des citoyens qui tentent de s’approvisionner de la semoule, notamment en prévision du mois sacré de Ramadhan. Zebdi a indiqué, dans ce contexte, que son association a contacté des minoteries publiques et privées pour s’enquérir de la situation, et ces dernières ont assurés qu’elles travaillaient de manière régulière et qu’il n y avait aucun manque de production. Il a indiqué, dans le même contexte, que la production quotidienne de la semoule est de 117 mille tonnes, ce qui suffit largement afin de répondre à la demande. Mustapha Zebdi a tenté, d’autre part, d’expliquer l’origine de cette pénurie, soulignant qu’il y a deux hypothèses. «La première est que les commerçants tentent d’écouler la semoule qu’ils ont stockées durant la période du covid-19, et pour se faire, ils ont provoqué une crise afin de tout vendre », dira-t-il. Pour ce qui est de la deuxième hypothèse, la même source évoque l’existence de certaines parties qui, selon lui, tentent de lancer des rumeurs à la veille de Ramadhan et de perturber les consommateurs les poussant à changer leurs habitudes de consommation. Une chose qu’il faudrait absolument éviter, recommande-t-il, en assurant qu’il n’y a aucun problème d’approvisionnement de la semoule.
UNE MERCURIALE EN FOLIE
Par ailleurs, il est à noter que les prix des produits de large consommation, dont les légumes et fruits, enregistrent depuis plusieurs semaines une forte hausse, qui devra se poursuivre jusqu’à la deuxième semaine du mois de Ramadhan. Selon le président du Conseil national interprofessionnel de la filière de la pomme de terre, Hacene Kedami, ce n’est en effet qu’à partir de la deuxième semaine du mois sacré que les prix vont enregistrer une baisse notamment pour ce qui est de la pomme de terre qui est actuellement vendu à 70 da le kilogramme. Les ministres du Commerce et de l’Agriculture, avaient pourtant assuré aux consommateurs que la baisse des prix se fera bien avant le mois de Ramadhan, mais force est de constater que c’est loin d’être le cas. Ces deux départements semblent être impuissants face à la spéculation et l’informel, deux phénomènes à l’origine d’une mercuriale en folie, ayant provoqué le désarroi des ménages à faible et moyens revenus.
Ania Nait Chalal