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ILS ONT MANIFESTÉ EN EUROPE POUR DÉNONCER LA REPRESSION DU MAKHZEN : Les Rifains appelés à déposer plainte à la CPI

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Le Maroc qui s’est fait élire à la présidence du Conseil des droits de l’homme, risque de se voir poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI), pour crimes contre l’humanité. C’est en substance la menace brandie par des activistes du mouvement de libération du Rif qui ont manifesté dans plusieurs villes des Pays bas pour commémorer les émeutes de janvier 1984, réprimées dans le sang par le roi Hassen II.
Les manifestants qui ont brandi des drapeaux de la République du Rif et des portraits de leaders disparus ou emprisonnés du Rif dont ceux de Abdelkrim Alkhattabi, ou encore du Hirak et leur leader charismatique Nasser Zafzafi, ont dénoncé le silence de la communauté internationale devant les crimes commis par le Makhzen et qui restent impunis. Comparant le régime du Makhzen au nazisme, ils ont accusé le roi Hassen II, aujourd’hui disparu d’être le commanditaire de la sauvage répression des émeutes qui avaient éclaté le 19 janvier 1984 à El Hoceïma et d’autres villes du Rif et réprimées dans le sang. Des médias avaient  à cette époque faut état de plusieurs dizaines de morts et de manifestants arrêtés par l’armée marocaine  qui croupissent toujours dans les geôles du Makhzen. Certains sont depuis ces événements portés disparus. 
Le géniteur et prédécesseur de M6 abhorrait les habitants du Rif et du nord du Maroc et n’hésitait pas, dans ses déclarations aux médias, à les qualifier de sauvages comme l’a indiqué, dans une interview accordée au journal « Nouvel arabe », l’historien marocain Ibrahim Alqadri.
Dans une déclaration à la presse en marge de la manifestation de Rotterdam, le porte-parole du parti nationaliste Rifain, Youba Al-ghadioui a indiqué que les manifestants ont commémoré les évènements tragiques de janvier 1984 au cours desquels des centaines de rifains ont été tués, blessés ou arrêtés par les services de sécurité du Makhzen.
« À ce jour, on dénombre plusieurs portés disparus probablement enterrés dans les nombreux  charniers que comptent la région », a-t-il précisé tout en déplorant le fait que plusieurs des responsables de la sanglante répression demeurent encore au pouvoir. Cette manifestation risque de mettre à mal le régime du Makhzen. Elle intervient alors que le Maroc, grâce au jeu perfide de la corruption et à l’achat des voix a réussi à se faire élire à la présidence du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. 

De la violence pour maintenir sa main mise sur le Rif
Les leaders du mouvement de libération du Rif qui ont déposé, au bureau de cette instance une motion dénonçant les nombreuses atteintes aux droits de l’Homme au Maroc, ont appelé le peuple Rifain à déposer des plaintes au niveau de la Cour pénale internationale pour juger les responsables de la repression de janvier 1984 et leur matrice le régime du Makhzen.
Il faut rappeler que depuis la révolution de 1921 de  Abdelkrim Al-khattabi et la proclamation de la République du Rif avec comme capitale la ville d’Ajdir en 1923, la famille royale du Maroc a toujours usé de violence pour maintenir sa main mise sur cette région frondeuse. Quelques mois après la proclamation de la République du Rif, le roi du Maroc s’était allié à une coalition franco-espagnole pour réprimer dans le sang  la révolution menée par Al-Khattabi. Quelques années après l’indépendance du Maroc, la tension entre le Rif et le royaume marocain s’est exacerbée durant les années 1958 et 1959. Les manifestants avaient formulé des demandes de démocratisation de la vie politique et de lutte contre la pauvreté. L‘armée marocaine, dirigée par le prince héritier Hassan II et le général Oufkir, avait  réprimé ces soulèvements avec violence, a tué et procédé à des arrestations massives, près d’une dizaine de milliers de Rifains, selon les chercheurs et historiens. Le chercheur David Hart (dans son livre The Aith Waryaghar of the Moroccan Rif: An Ethnography and History) évoque cette répression sanglante.  Quelques années après les événements de 1984 des manifestations avaient  secoué la ville d’Al-Hoceïma et ses environs au nord entre l’automne 2016 et l’été 2017. Les manifestants avaient dénoncé le sous-développement et la pauvreté  dans lesquels était maintenu le Rif et sa population. Pour rappel la manifestation d’ Al-Hoceïma avait comme élément déclencheur  le meurtre d’un marchand de poissons, Mohcin Fikri, broyé dans une benne à ordure sous l’ordre d’un policier.
Par la suite, une charte des revendications du mouvement du Hirak avait été élaborée par Nasser Zafzafi et ses compagnons de lutte qui depuis sont emprisonnés dans des conditions inhumaines dénoncées par les organisateurs de défense des droits de l’Homme du monde entier.
Slimane B.

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