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ILS APPELLENT À UNE MARCHE NATIONALE : Les avocats reviennent à la charge

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Après une accalmie ayant duré plusieurs mois, les avocats reviennent à la charge en appelant à une marche nationale le 24 octobre prochain à Alger. Une marche qui a pour objectif de dénoncer les «arrestations arbitraires», qui sont considérées comme étant une «violation des libertés individuelles».
Dans une déclaration, à l’issue d’une réunion de son Conseil national en présence de l’ensemble des bâtonniers de wilaya, l’UNOA a annoncé avoir décidé de «l’organisation d’une marche nationale le jeudi 24 octobre à partir de dix heures à Alger».
La dernière marche nationale des robes noires à Alger remonte au mois de mars dernier, quelques jours après le déclenchement du mouvement populaire du 22 février. Dans l’exposé des raisons ayant mené les avocats à sortir encore une fois dans la rue, il est relevé, selon le document, un certain nombre d’atteintes aux libertés ainsi que les entraves que rencontrent les concernés dans l’exercice de leur métier. Il s’agit, essentiellement, des «dépassements à l’encontre de la liberté d’expression, la liberté de manifester pacifiquement et la liberté de circulation».
En ce sens, la même organisation s’est dite outrée par «les arrestations de manifestants». «Ces arrestations sont une violation de la loi, des libertés constitutionnelles et des traités et conventions internationaux ratifiés par l’Algérie », peut-on lire sur le document de l’UNOA.
Par conséquent, les avocats ont réclamé «la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus d’opinion et se sont insurgés contre les «entraves rencontrées par les avocats lors de l’exercice de leur mission dans la défense de ces détenus». Ce qui les a poussés à appeler les magistrats, en tant que pouvoir «indépendant», à «n’obéir qu’à la Loi et à leur conscience dans leur traitement des affaires qui leur sont soumises».

Une commission pour un meilleur encadrement de la défense
Par ailleurs, l’Union des ordres des avocats a décidé de coordonner les actions de la défense à travers le territoire national. Ainsi, « une commission d’encadrement» des collectifs d’avocats chargés de la défense des détenus d’opinion, a été créée, afin de mieux maîtriser les dossiers et suivre leur évolution ». Cette instance est composée de cinq bâtonniers, Abdelmadjid Sellini, Salah Brahimi, Salem Khatri, Abdelaziz Medjdouba et Ahmed Ben Antar.

Plus de 100 détenus à l’échelle nationale
À noter que les avocats membre du CNLD (Comité national pour la libération des détenus) ont fait savoir, hier, que le nombre de détenus d’opinion dépasse les 100 au niveau national, depuis le début des arrestations le 21 juin à ce jour, dont 81 à Alger.
« Les avocats membres du collectif de la défense ont annoncé le chiffre de 81 détenus d’opinion et politiques à Alger seulement (El Harrach et Koléa), depuis le début des arrestations du 21 juin à ce jour, alors que le nombre de détenus au niveau national dépasse les 100 », peut-on lire sur un communiqué de presse rendu public par le Comité.
« Malgré les difficultés et en l’absence de communication (les tribunaux et police) la seule voie d’information dans plusieurs wilayas reste les avocats bénévoles ou les activistes qui nous contactent et donnent des alertes sur différentes arrestations », a reconnu le CNLD.
Lamia Boufassa

INCARCÉRATION D’ABDELOUHAB FERSAOUI
Les chefs d’accusations révélés
Le président de l’association Raj, Abdelouhab Fersaoui, placé en détention provisoire depuis jeudi dernier, est poursuivi pour deux chefs d’accusation, à savoir : «incitation à la violence», et «atteinte à l’unité nationale et pour des publications sur Facebook », et ce, en vertu des articles 74 et 79 du Code pénal. C’est ce qui a été affirmé, par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) qui a fait savoir qu’elle a chargé ses avocats, Me Iken et Me Belamri, de se constituer pour défendre le prévenu.
À noter que l’article 74 du Code pénal stipule qu’il «est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque, en temps de paix, en vue de nuire à la défense nationale, a entravé la circulation de matériel militaire ou a, par quelque moyen que ce soit, provoqué, facilité ou organisé une action violente ou concentrée ayant ces entraves pour but ou pour résultat ».
Pour ce qui est de l’article 79 du même code, il stipule  : « Quiconque, hors les cas prévus aux articles 77 et 78, a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni d’un emprisonnement d’une durée d’un à dix ans et d’une amende de 3 000 à 70 000 DA. Il peut en outre être privé d’exercer les droits civiques, civils et de famille ».
Lamia B.

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