L’envoyé spécial des Nations Unies au Soudan, l’ex-ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a eu vendredi au Caire, la capitale égyptienne, des discussions approfondies avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou El-Gheït, portant sur l’évolution de la crise dans ce pays africain en proie à une guerre fratricide depuis près de 9 mois.
Dans un post sur « X » anciennement twitter, le diplomate algérien a affirmé que les pourparlers ont porté sur l’examen des voies et moyens permettant de consolider l’effort international pour la résolution de la crise soudanaise. Cité par ailleurs, par le porte-parole de la Ligue arabe, Djamel Rachedi, dans son rapport sur le contenu de cette rencontre, le diplomate algérien a assuré que sa mission en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan, António Guterres, consiste en le rapprochement des positions des uns et des autres parmi les parties soudanaises, qu’elles soient militaires ou civiles, soulignant au passage l’importance de l’arrêt de l’effusion de sang et le retour à la voie politique à même de sauver le peuple et l’État soudanais.
Le SG de l’organisation panarabe, cité par la même source, a félicité à l’occasion Lamamra pour sa nomination à ce poste, tout en réitérant sa confiance en sa personne, ses compétences et sa relation équilibrée avec toutes les parties soudanaises pour tenter de trouver une issue politique à la crise. Au cours de cette entrevue, l’Égyptien a également rappelé les contours qui définissent la position de la Ligue arabe par rapport au conflit au Soudan et ses priorités notamment l’arrêt des hostilités, préserver la vie des Soudanais et l’unité territoriale, ainsi que la préservation des institutions de l’État et le lancement d’un dialogue national global entre soudanais. Le Soudan est plongé dans le chaos depuis le 15 avril dernier, lorsque les tensions montent entre l’armée régulière, dirigée par Abdel Fattah Al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdane Daglo, pour dégénérer en guerre ouverte qui a fait, selon l’ONU et des ONG, plus de 12 000 morts, des civils pour la plupart. Le pays est confronté également « à la pire crise de déplacement au monde » avec 7,1 millions de déplacés, a rapporté jeudi devant le Conseil de sécurité une haute responsable de l’ONU. Selon Mandeep O’Brien, du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le conflit au Soudan met gravement en danger la santé et le bien-être des 24 millions d’enfants, et l’avenir du pays, avec de lourdes conséquences pour l’ensemble de la région.
À l’éclatement de la guerre, les combats se sont d’abord concentrés à Khartoum, la capitale, avant de s’étendre rapidement à d’autres régions. Ils ont désormais atteint la ville stratégique de Wad Madani, qui était jusque-là épargnée par les hostilités.
Le diplomate algérien a été désigné envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan en novembre dernier. Sa réputation et sa longue expérience dans le domaine de la diplomatie se sont imposées pour faire de lui le successeur de Volker Perthes.
Brahim O.
