Les spéculations vont bon train au sujet de l’éclipse pour le moins inexpliquée du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, lequel a zappé, ou presque, toutes les sorties médiatiques de son parti lors de la rentrée sociale. Quand bien même son come-back est annoncé pour ces jours-ci, sa vacance, aussi fortuite soit-elle, reste un sujet de polémique. Àce stade de supputation grandissante, l’une des rumeurs parmi les plus folles qui circulent à ce sujet, il y a eu celle qui présuppose un «départ imminent» de l’homme tonitruant de la tête du FLN notamment. Sinon, comment expliquer cette éclipse remarquable au moment où la rentrée eut été imprégnée de relance de l’activité partisane de la quasi-totalité des formations politiques des deux canps composant l’échiquier national, la reprise de service du gouvernement, ainsi que l’ouverture de la session d’automne des deux chambres du Parlement national. Il convient de rappeler, à ce titre, que la première absence notable de Saâdani a été signalée lors de la tenue de la rencontre de son bureau politique (BP), le 3 septembre dernier. Très attendu d’ailleurs lors de ce rendez-vous aussi important lorsque l’on sait qu’il regroupe de surcroît les membres de son état-major, le responsable politique qui s’est rendu célèbre par ses déclarations fracassantes, durant ces deux dernières années, a finalement «fait faux bond». C’est du moins là les propos tenus par Djamel Ould-Abbès, cadre du BP et influent cacique de l’exparti unique. Selon cet exministre de la Solidarité nationale, qui a, par ailleurs, présidé lui-même cette réunion, Saâdani a annulé ce rendez-vous à la dernière minute sous prétexte qu’il eut été retenu par une urgence. Conscient probablement des rumeurs qui enflent au sujet de l’absence de son hiérarchique, Ould-Abbès tentera même de dissiper les «malentendus », en annonçant, en effet, que l’homme qui se fait désirer fera son grand retour au courant de ce mois de septembre. Une occasion pour ce dernier de reprendre son bâton de pèlerin pour, à la fois, remettre au goût du jour les sujets d’actualité et de prendre position par rapport aux gros dossiers de la rentrée. Mais, il semblerait que ces explications ne tiennent pas la route, dans la mesure où Saâdani a réapparu, cinq jours plutôt, lors d’une rencontre d’ordre diplomatique tenue à huis clos au siège national du parti à Hydra. Le chef de l’ex-parti a en effet reçu une délégation du mouvement palestinien Hamas où il a eu à s’entretenir avec ses représentants. Il faut dire que la rencontre du BP n’est pas l’unique rendez-vous raté par le chef, pour que sa «défection» soit révoquée du débat, comme l’expliquent d’ailleurs les moult interrogations qu’elle en a suscitées. Une absence d’autant plus énigmatique que le patron du FLN n’a pas «jugé utile» de briser son silence même lorsque son rival du RND, Ahmed Ouyahia, a dirigé un jour auparavant une rencontre de l’instance du bureau national (BN) de son parti, soit le 2 septembre dernier. Autre événement important lors duquel l’ex-président de l’APN ne s’est pas immiscé, c’est l’ouverture de la session d’automne des deux chambres du Parlement, qui a eu lieu le 4 septembre écoulé. Pendant ce temps, à la direction politique du parti de la majorité, on continue d’entretenir le suspense au sujet du retour de Saâdani, ainsi, annoncé tantôt pour ce mois courant et tantôt «prochainement », voire même un peu plus tard, comme nous le fait savoir, hier, Hocine Khaldoune, membre du BP en charge de la communication au sein du parti. Pour ce cadre politique, le SG du FLN fera donc sa réapparition «prochainement» pour présider les futures rencontres des hautes instances du parti (BP et CC), mais sans plus de précision au sujet des échéances fixées à ces rendezvous, qui seront consacrés aux préparatifs inhérents aux prochaines élections législatives. Interrogé au sujet d’une publication rendue publique, hier, sur un compte Facebook se réclamant du FLN et qui fait part d’un «remaniement gouvernemental prochain», notre interlocuteur a démenti cette information. Khaldoune a expliqué qu’il ne s’agit pas d’une page qui appartient à son parti. «Cela ne peut pas être possible, puisque nous soutenons le président de la République et le gouvernement. Donc, je tiens à démentir de manière formelle ce qui est publié à ce sujet au nom du parti», a-t-il répondu, en se démarquant de toute déclaration pouvant impliquer les instances du FLN.
Farid Guellil