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IL INVITE LES OPÉRATEURS À SE CONFORMER À LA CHARIÂA DANS LES PRATIQUES COMMERCIALES : Sortie de piste pour le ministre Belmahdi

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C’est à croire que certains ministres de l’actuel exécutif font tout pour ternir l’image du gouvernement. Après le ministre du Commerce qui a décidé de s’attaquer aux pénuries que connaissent certains produits de première nécessité en arabisant les enseignes des magasins, voilà que son alter égo des Affaires religieuses qui s’ingénie, lui aussi, à s’attaquer à la spéculation et la fraude en recourant à la religion et la jurisprudence islamique en matière d’activité commerciale. Décidément on aura tout vu car, avant d’évoquer l’Islam et ses préceptes, il faut savoir qu’il existe une loi qui régit le secteur mais qui n’est pas respectée. Youcef Belmahdi ne doit pas ignorer que le commerce informel et l’économie de bazar que certains tentent de mettre en place en Algérie, sont l’apanage de plusieurs islamistes dont certains avaient même fait les maquis terroristes durant la décennie noire. Il doit sûrement savoir que ces barons de l’informel occupent les premières rangées des mosquées à l’heure des prières, font des dons pour la construction de lieux de culte. Cela ne les empêche pas, outre mesure, à verser dans la spéculation et à saigner l’algérien modeste. Plusieurs de ceux qui détiennent les rênes du commerce de gros des produits alimentaires, sujets à la spéculation aujourd’hui et qu’il tente de sensibiliser en puisant son argumentaire de la charia, ne respectent pas la loi de l’État algérien. Ils ont déclaré illicite le versement d’impôts et ont instauré un mode de pratique commerciale où le troc est le maitre-mot. « Les commerçants sont appelés à se conformer à l’esprit de la Chariâa dans toutes leurs transactions, en application des règles de la jurisprudence islamique en matière de vente et en concrétisation du principe de miséricorde, à l’approche du mois sacré de Ramadhan », a indiqué M. Belmahdi. Ce dernier ne fait pas référence au cadre juridique qui régit le secteur et qui interdit les pratiques spéculatives, la rétention de produits et autres fraudes dans la qualité et les prix. Les commerçants qui sont à l’origine de la tension que connaissent certains produits de large consommation ne respectent pas les lois mises en place par l’État algérien. Ils ne sont pas, également, au discours moralisateur du ministre des Affaires religieuses. Son incursion dans la sphère du secteur est inopportune et non productive car elle cible des individus qui ne respectent aucune loi. Vouloir les sensibiliser à l’approche du mois sacré est un coup d’épée dans l’eau, car pour eux la période de jeûn est propice à l’enrichissement à n’importe quel prix. Le mois de piété, pour cette race de commerçants, est l’occasion rêvée pour décupler leurs gains. La seule loi qui pourrait moraliser le secteur du commerce est celle de l’État algérien qui réprime la fraude, la corruption et les pratiques spéculatives. Quant à la chariâa et la jurisprudence islamique en matière de pratique commerciale, ils n’en ont cure car pour eux, le gain passe avant tout.
Slimane B.

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